Il n'y a pas longtemps de cela, j'ai décidé de m'accepter telle que je suis. Il m'a fallut presque 27 ans pour comprendre à quel point c'était important, et maintenant que je suis sur la voix de la sagesse, il y a comme des éléments perturbateurs pour me rappeler à l'ordre et me tenter vers le côté obscur de la force. C'est un peu l'histoire du bien et du mal, de la diablesse sur ton épaule qui te demande d'écouter les autres.
D'abord, j'ai décidé d'être de bonne humeur et de rire. De rire encore. De rire jusqu'à plus pouvoir. Le rire c'est curatif, c'est bien connu. C'est la vache qui rit qui le dit. Faute d'avoir du fromage fondu sous la main, la journée je raconte des blagues, toutes aussi lourdes les unes que les autres. Des blagues qui font sourire, d'autres un peu moins. Des blagues mignonnes, nulles, parfois légères. Moi mon remède c'est le rire des autres. C'était bien quand ça marchait. Depuis qu'on nous rabâche que le temps est à la crise et à la tristesse, les gens ont plus envie de rire. Récemment, on m'a demandé de but en blanc de plus faire de blagues. Odile sans blague, c'est un peu Pshiiit sans vernis.
Alors je me suis dit que c'était pas grave. Que je continuerais de rire avec celle qui voulaient rire. De parler, avec celles qui voulaient parler. Donc j'ai parlé encore et encore. J'ai parlé du chien, j'ai parlé de l'homme, j'ai parlé de la crise (Ô sujet number one), j'ai parlé du boulot. On parlait, presque sans tabous. C'était bien quand ça marchait, on se sentait libre. Mais ne plus avoir de tabous ça a dérangé, et un jour, on m'a demandé de me taire. Odile qui ne parle pas, c'est pire qu'Odile qui ne rie pas. C'est un peu Tête de Thon sans Make-Up.
Alors, après qu'on m'ai demandé de ne plus rire, et de ne plus parler, je me suis mise à chanter. Et là, on m'a dit que je chantais faux et que ma playlist (allant de Mike Brant à Shy'm) était un peu pourrie. On m'a demandé de ne plus penser à moi, et de penser plus aux autres. Alors ne pouvait plus rire, plus parler et plus chanter, je me suis tue. Je me suis un peu éteinte aussi, j'ai gardé ces bonnes choses, pour l'homme, le chien et les blogueuses.
Et un jour, dans la vraie vie, quelqu'un m'a demandé : "Odile, ça va ? On ne t'entend plus ?!"
Ce jour là, j'ai ris, j'ai ris plutôt jaune, j'ai pleuré un peu aussi. J'ai crié, j'ai cauchemardée. Je me suis posée et j'ai attendu. J'ai attendu que des réponses viennent. Comme ça, ça arriverait forcément. Et c'est arrivé, samedi matin. Ce que les gens me demandaient simplement, c'était de ne plus être moi. Moi qui apprenait justement à m'accepter. Rire nerveux. Ils ont eu 27 ans pour me le demander. Tu penses bien qu'aujourd'hui il est trop tard. On aurait pu demander, de reporter mon projet jusqu'à mes 28 ans, après tout, je pouvais un peu plus penser aux autres. Mais forcément qu'à cet âge là, on aurait trouvé autre chose qui dérangerait, et j'ai juste dis stop.
Oui parce que les gens ils se sentent dérangées quand on est heureux. Dérangés quand on rit, quand on chante, quand on parle. Dérangés quand on est pas comme eux. Tu comprends biens, la mode c'est la crise. Faut être triste, faut être malheureux, faut compter ses sous, ne rien dépenser, parler de ces malheurs, regarder les infos et déprimer.
Faire comme tout le monde c'est si facile. Mais quand il s'agit d'être aussi déprimé qu'un flocon de neige en février, ne faut il pas s'arrêter, se poser et s'accepter ? Est-ce que ce qui dérange c'est le reflet que je projette d'autrui ? Qu'est ce que t'en dis toi ?
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