Alors que chacun pense déjà à la rentrée, moi j'ai encore l'esprit en
vacances. Et pour cause, je viens de rentrer. Oui c'est vrai, j'ai été
un peu cachottière sur ce coup là, je suis partie comme une voleuse,
loin, loin, très loin. Je n'avais qu'une envie, me déconnecter. Et c'est
ce que j'ai fait, iPhone en mode avion, internet aux abonnés absents,
pas de 3G. Juste le soleil, des magazines, des livres et de quoi faire
des bracelets. Vivre, comme je n'ai pas l'habitude de vivre, et je peux
te dire, que ça fait un bien fou.
Il faut dire aussi,
qu'en partant, j'avais la tête un peu trop pleine. Autant d'habitude je
me sers de mes vacances pour déstresser du boulot, autant cette année,
j'avais besoin de déstresser du net. D'ici, de tout ça. Je ne vais pas
te mentir, je suis partie en me disant que je ne reviendrais pas. Enfin,
je ne reviendrais pas, bien sûre que si, pour le boulot, la vie
réelle. Non ce que je me demandais, c'est si après deux ans, j'avais pas
un peu fait le tour de la blogo, le tour des réseaux sociaux, des
histoires et s'il n'était pas temps de rendre mon tablier.
Si d'une certaine façon, je n'avais pas passé l'âge. Et alors que je me
confiais à ma correspondante exotique sur ce sujet, elle me tint ce
langage : " je comprends, mais pars, fais le vide, et tu verras en
rentrant". Je suis donc partie, investie d'une mission : que vais-je
faire de Tartines et Moi ?
Il y a bien une
après midi où j'ai commencé à faire du mapping, notant au crayon mes
idées, et ce que je me suis dit c'est que la question à laquelle je
devais répondre c'était : un blog pour quoi faire ? Il y a deux ans
c'était facile, j'avais besoin de parler pour combler un vide et régler
les problèmes de ma tête trop pleine. Puis je me suis laissée prendre au
jeu des lecteurs, des autres blogs, des réseaux sociaux en perdant mon
idée principale. Ce qui est normale finalement, une personne évolue, son
cheminement avance, ses idées changent et ses envies aussi. J'ai eu
beau me cacher derrière cette première excuse, ces temps ci, ayant une
vie plutôt sereine, je n'avais plus ce besoin de bloguer sur ce qui
n'allait pas. D'abord parce que tout allait bien, mais aussi parce que
plus j'ai avancé dans ce blog, plus je me suis sentie toute nue face à
toi et ceux qui ont pu me rencontrer en vrai.
De
là est née une sorte de mini-paranoia sur ce que les autres pourraient
bien penser de moi maintenant qu'ils m'avaient vue en vrai. Maintenant qu'en
plus de savoir ce que je ressens au plus profond de mon être, ils
pouvaient juger avec ce que ma personne dégageait. Et comme je te l'ai déjà
dit, Odile et moi, on n'est pas tout à fait pareil. Bien qu'à nous deux, on
forme un : comme un peu chaque personne qui possède une part
de dualité en soi. Odile, est mon Autre bien enfuit (j'ai lu ça dans un livre cet
été et j'ai trouvé ça bien joli). Et une fois qu'on sait qu'on est lue,
qu'on est regardée, on se croit ensuite épiée, jugée. Et le jugement, en
généralement, je le vis assez mal. Constructif, ou pas.
Donc
je me crée tout un tas de stress, tout un tas de psychose, bien souvent
inutile. C'est le pouvoir de l'esprit, il a cette fabuleuse aptitude de
fonctionner et de créer des idées tout seul, et si tu te décides pas à
l'arrêter toi même, tu entres dans un cercle vicieux.
Alors
j'ai écouté les bons conseils de ma correspondante, et j'ai réfléchis à
cette question, pourquoi aujourd'hui, en l'an 2013, je blogue ?
D'abord, parce que c'est un plaisir, et avant toute chose, c'est devenu
un hobby. Grâce à ce blog, je me redécouvre créative, à faire des
photos, écrire, penser à des articles. Ça développe mon esprit critique,
mon envie de raconter, ça passe le temps. De cette idée, arrive le partage. Partager avec
toi, cher lecteur, des aventures, des bouts de vie, des découvertes. Et
puis enfin, .... Malheureusement.... Pour faire comme tout le monde.
Bien que dans mon entourage, personne ne blogue, je dois t'avouer que de
voir des jolis blogs fleurirent, me donnent envie de te proposer des choses. De
dire " et regarde, moi aussi".
Je pense que
c'est là que je me suis perdue. À ce "moi aussi je", car il n'y a
vraiment rien de plus terrible que le "moijessisme". Il impose à la
comparaison et rien n'est plus pire que de mater ou de discuter de
l'herbe du voisin, verte ou toute pourrie.
Dans
ma réflexion, une chose primordiale m'est apparue. Ce blog je l'aime.
Mes lecteurs, je les aime. Et je dois absolument faire la part des
choses, éviter les amalgames, me retrouver. Il n'y a pas de règles,
pas de lois, pas de "il faut dire ceci" ou de "évitons de faire cela".
Je comprends mieux l'expression favorite de mon copain : raser les murs.
Sur ces bonnes résolutions, tête reposée et bronzée, je me suis dit que
non, je ne pouvais pas me passer de ma vie virtuelle et que ce serait la
conclusion positive que je tirerais de tout ça. Elle restera mon passe temps, mon
hobby, mon compagnon des soirs d'ennuis. Et j'apprendrai à dissocier
les choses, les blogs, les gens, en menant mon chemin paisiblement, sans
me perdre dans la masse, sans avoir ce besoin de prouver quoi que ce
soit à qui que ce soit si ce n'est à moi même, sans me laisser submerger.
Il me suffira de nager, une paisible brasse.
... Finalement, n'est ce pas ce que la vie réelle nous apprend chaque jour ? Alors, nageons !
♥ ♥ ♥
Crédit photo : We heart it