mercredi 2 novembre 2016

C'est ça, la vraie vie !

Il y a d'abord eu une newsletter. Que j'ai écrit en catimini, à l'abri de tous les regards. Et puis il y a eu un statut Twitter, qui parlait de l'âge. Mais il y a surtout eu cette question de ma soeur : "Alors, ça veut dire qu'Odile Sacoche c'est fini ?" ...Et cette réponse que je lui ai donnée : je ne sais pas. C'est d'ailleurs la réponse la plus honnête que je peux donner en ce moment. Car en fait, je ne sais pas. Je ne sais pas où je vais, en tant qu'Odile Sacoche.


J'ai toujours réfléchis. Tu le sais, toi qui me suis depuis tout ce temps. L'essence même de ce blog c'était la réflexion. Ce trop plein de tout que j'avais au fond de moi, que j'avais besoin de partager, ailleurs que dans ce journal intime que je tenais depuis des années. Mais je dois me rendre à l'évidence, il y a ces questions que je ressasse depuis désormais 2 ans, et aujourd'hui, je sens que je dois m'y atteler.


Oh je ne suis pas triste. Justement. Je suis très heureuse. Et c'est parce que ma vie tourne enfin du bon côté, que je ne ressens plus les mêmes besoins que lorsque j'ai ouvert le blog. D'ailleurs, c'est fou quand on y pense. J'ai ouvert ce blog parce que j'avais besoin de parler. Par je ne sais quel hasard je suis devenue NPA, puis blogueuse beauté. J'ai été contactée par des marques, j'ai été invitée à des events. J'ai reçu des choses. Des tas de choses. Trop de choses... Et je prends simplement conscience que les choses qui me rendent heureuse, n'ont rien à voir avec cette vie 2.0 que je me suis appliquée à construire ces dernières années.


Je me suis toujours asticotée l'esprit, et toutes ces lectures en développement personnel ne font que faire vibrer encore plus toutes mes réflexions. Je pense que tout cela n'a cessé de raisonner (et de résonner) chaque jour, encore plus fort dans ma tête. Ai-je réellement besoin de tout ça pour me sentir exister ? Ai-je besoin de tant de maquillage, de tant de like, de tant de followers ? A qui ai-je envie de ressembler ? Pourquoi ?


Et cette évidence, il y a un mois après une séance chez ma coach. J'avais enfin trouvé la "coupable" : cette petite ado en colère au fond de moi. Cette Odile de 17 ans qui n'avait pas eu tout ce qu'elle voulait. Qui voulait juste être cool. Juste être acceptée par les filles de sa classe. Avoir les vêtements à la mode. Être grande, et mince, et belle. Avoir plein d'argent. Prouver quelque chose au monde entier ! Être quelqu'un... Seulement je me suis rendue compte que même si je remerciais cette petite ado de 17 ans de m'avoir amenée là où je suis arrivée, il était temps pour moi de la laisser partir. Je ne veux plus me sentir révoltée, je ne veux plus rien prouver à qui que ce soit, car je sais aujourd'hui que j'ai toutes les ressources nécessaires au fond de moi pour me sentir entière. Et surtout. Être moi. Enfin.


En parlant de tout ça autour de moi, une amie m'a dit : "Peut être que tu avais besoin de ton blog ces 5 dernières années. Peut-être que ton blog a été comme une thérapie. Que tu l'as amené aussi loin que tu pouvais, et qu'aujourd'hui, tout simplement, tu as fait le tour de la question. Un jour, tu reviendras dessus, et tu seras fière de toi ! " Ce que je me suis dit, c'est qu'elle avait tout compris. Et en quatre phrases, elle avait résumé des mois de réflexion.


Une autre amie m'a dit : "Et quoi ? Tu comptes partir ? Sans rien dire à personne ? Sans rien dire à tes lecteurs ?" Ce à quoi je lui ai dit "oui". Parce qu'à ce moment là, je n'avais juste pas le besoin d'en parler. J'avais juste envie de terminer tous mes "devoirs" (car qui sait comme on en a, en tant que blogueuse, mais non, je ne te servirai pas le discours blogueuse VS marque : je ne veux plus m'aventurer sur ce terrain-là).


Mais c'est finalement la plus sage des paroles que j'avais envie de suivre aujourd'hui. Celle de celui qui partage ma vie, et qui me connait finalement mieux que personne. Et même si on me l'a toujours dit, le fait que ce soit lui qui la dise, prenait tout son sens, comme une parabole : "Écris, si tu as envie d'écrire." Et là, aujourd'hui, après 10 jours d'avoir trainé en pyjama en regardant Jane the Virgin, sans rien forcer, sans rien prouver, j'avais envie de t'écrire.


Je pense que j'ai besoin de rompre avec un tas de choses. Je veux du vrai. De la sincérité, de la vérité. De la vraie vie. Je veux écrire si j'en ai envie. J'en ai assez des photos trop bien léchées, de la vie parfaite dont on nous bourre le crâne. J'en ai assez des non-dits, des faux semblants, des mascarades, des pubs cachées. Je veux être moi. Je veux être vraie. Et je pense, qu'au delà de toute cette guerre journaliste VS blogueuse VS blogueuse VS marques on oublie la personne la plus importante derrière tout ça : toi, le lecteur. Car c'est toi qui fait vivre ce monde, tu es l'acteur principal de notre histoire à toutes ! Et je ne veux pas être celle qui te prend pour un jambon.


Je veux simplement faire des choses qui ont du sens. Et pour le moment, ce qui a du sens, c'est de ne plus rien devoir à qui que ce soit. C'est de trainer pas maquillée devant la TV. C'est de profiter de mon temps libre. C'est de ne pas chercher à avoir une vie glamour. C'est de ne rien faire. Parce que, c'est ça, la vraie vie. Profiter de chaque instant et bouffer des pâtes carbonara même si la photo n'est pas instagramable !


Je n'ai aucune certitude pour la suite. Comme je l'ai dit à ma soeur. Je ne sais pas. Mais j'ai envie de profiter de ce "je ne sais pas", et surtout, j'ai besoin de laisser retomber toute cette pression, toute cette perfection, que j'ai tant cherché à atteindre. Et ce, de la manière la plus honnête qui soit.


Tu sais, personne n'est parfait. Et finalement, c'est ça qui fait tout le charme de notre Monde. Comme le dit si bien Christophe André, n'ayons pas peur d'être "imparfaits, libres et heureux."


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