mardi 12 décembre 2017

Notre âme est une jolie plante

Il y a une métaphore que j'aime beaucoup dans le développement personnel, c'est celle de la plante, du jardin. Plusieurs fois, j'ai lu qu'une relation était comme un jardin qu'il fallait entretenir, avec son lot de mauvaises herbes et de jolies fleurs. Que notre âme était une plante qu'il fallait arroser, soigner, chérir. Récemment, je suis tombée nez à nez avec d'autres jolies métaphores. L'une d'elles concernait les relations amoureuses et disait que l'amour était comme une plante dans notre appartement. Si on oubliait de l'arroser un jour, la plante survivra. Que ce n'était pas d'oublier de l'arroser ponctuellement qui pouvait la tuer, mais d'oublier de l'arroser chaque jour, sur du long terme. Cette métaphore, tirée du spectacle Mars et Venus 2, voulait dire qu'aucun Amour avec un grand A ne pouvait survivre au quotidien s'il n'était pas nourri de plein de petits actes d'amour avec des petits a. J'ai trouvé ça joli.

Dans son roman "Les mots entre mes mains", Guinevere Glasfurd dit que "même s'il gèle la terre à pierre fendre, l'hiver ne peut empêcher la venue du printemps". Une autre métaphore pour dire que la nature a besoin de l'hiver pour se ressourcer sous terre. On croit que tout est mort, mais sous terre se déroule un vrai ballet. Ce qui veut dire que, quoi qu'il arrive le printemps viendra toujours. Où plus populairement qu'après la pluie, vient le beau temps... Qu'un ciel sans nuage cela n'existe pas.

Mais la métaphore qui m'a le plus émue et touchée récemment est celle des racines. Lorsque l'on plante une fleur en pot, on ne vient pas chaque jour retourner sa terre et vérifier ses racines pour voir si elle pousse. Il faut l'arroser avec amour et attendre avec patience son premier bourgeon. Si cette métaphore résonne particulièrement en moi, c'est parce que je pense que j'ai un peu trop tripoté mes racines ces dernières années. J'ai passé beaucoup de temps à retourner la terre pour vérifier que je poussais bien. Que je me dirigeais bien sur le chemin du bonheur. Que je ne me trompais pas et ce, pour être sûre d'être heureuse. Parce qu'être heureux, c'est important. C'est ce qu'on nous dit chaque jour. Il faut être heureux. À tel point que si l'on ne l'est pas, on se culpabilise.

être plus heureux zen epanoui

Et c'est d'ailleurs comme ça que pour moi tout a commencé. Je n'étais pas heureuse. Et puis surtout j'étais fauchée. Alors plutôt que d'aller voir un psy, j'ai commencé à lire des livres de développement personnel. C'était en 2008. Je découvrais "le Secret". Ce livre a littéralement bouleversé ma vie. À cette époque, le développement personnel faisait rage aux Etats-Unis mais était encore timide en Europe. Je me rappelle avoir passé des après-midis au rayon psychologie de la bibliothèque afin de trouver le Savoir. Avec un grand S. Oui. Celui-là. En vérité, je cherchais la paix, dans quelques pages beiges et beaucoup d'encre. Depuis, j'en ai lu des livres. J'en ai écrit des carnets de gratitude, fait des collages de "vision board", été à des séminaires, rencontré des gourous. J'ai essayé toutes les méthodes possibles et inimaginables : réciter des affirmations, me lever à 5h du matin parce que "Miracle Morning", méditer, faire de la marche en pleine conscience,... Et oui, je dois le dire, beaucoup de ces trucs fonctionnent. Beaucoup de ces choses apaisent, remontent le moral, aident à aller de l'avant. Mais ce que j'ai surtout fait, pendant toutes ces années, c'est me triturer les méninges. Me faire des nœuds. Des spaghettis. Laisser mon araignée tisser sa toile. Et je peux te dire qu'il y en a du bazar là-haut. Il est temps de tout dépoussiérer.

Cette année, j'ai découvert le minimalisme. Je ne me considère pas comme une minimaliste, mais j'ai appris tout ce concept de "slow living" et je pense que j'en avais grandement besoin. Chill. Respire. Zen. Vivons lentement. Vivons avec le minimum, entourons-nous de choses et de personnes qui nous font du bien. Peu, mais mieux. Privilégions la qualité, plutôt que la quantité. Posons-nous les questions : "Est-ce que ceci me rend heureux ou est-ce que j'ai besoin de cela". Ce qui en résulte c'est que le minimalisme va bien au-delà de notre maison, de nos collections, de nos objets. Il s'agit aussi de notre esprit. Le désencombrement, ce n'est pas juste se délester de quelques vieux objets qui ne nous servent plus. C'est se délester de vieilles idées, de relations toxiques, de vieux schémas, de toutes ces choses qui ne font pas de nous des personnes plus épanouies.

Le développement personnel m'a énormément aidée. Énormément. Cela m'a ouvert l'esprit. M'a permis de me construire de meilleures habitudes, plus saines. D'être plus douce avec moi-même, mais aussi avec ceux qui m'entourent. Être plus patiente, plus tolérante, plus sage. Mais je pense que je suis arrivée à un stade où j'ai besoin d'agir. De faire. Et surtout, de me laisser faire. Sans tout jauger, juger, réfléchir, mijoter, planifier. Vivre sans vouloir "réussir ma vie". Parce que finalement, qu'est-ce que ça veut dire, réussir sa vie ? Qui décide de tout ça, si ce n'est, nous-même ?

Alors n'oublie pas que comme moi, ton âme est une jolie plante. Tu dois arrêter de retourner sa terre pour voir l'état de ses racines. Prends simplement soin d'elle : arrose-là et puis agis ! C'est important d'agir. N'aie pas peur de l'échec. Car tu sais, même une plante peut-être changée de pot, replantée dans un autre jardin, et pousser à nouveau.

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mardi 5 décembre 2017

Retour dans le passé

J’ai toujours cru qu’il fallait laisser le passé, au passé. Qu’il était mieux de ne pas replonger dedans, de ne pas déterrer de vieux fantômes. Oublier. Fuir, se cacher. C’est un peu mon truc tout ça. Me planquer pour ne pas qu’on me retrouve, pour laisser le passé, là où il est, ne plus y penser, se convaincre. Faire l’autruche. Couper court. Mais parfois, se replonger dans le passé peut être bénéfique. Aussi, ce week-end j’ai sorti mes vieux journaux et mes albums photos. Je suis remontée presque 15 ans en arrière : j’ai regardé avec objectivité qui j’étais vs. qui je suis devenue. Et j’ai appris. Parce que se replonger dans le passé, ce n’est pas que de la nostalgie, c’est aussi, de l’apprentissage.

Tu le sais, j’ai toujours eu tendance à me comparer aux autres : à mes amies, aux blogueuses, à mes collègues, ... D’une certaine façon, à projeter ma vie et la comparer à celle des autres. En oubliant un détail cependant : mon âge. Le temps qui passe. Comme j’ai l’air physiquement beaucoup plus jeune j’oublie que ma vingtaine je l’ai déjà vécue, et j’oublie que ce n’était pas facile. Cette semaine, en me replongeant dans le passé, j’ai lu toute cette souffrance, cette solitude, cette incompréhension et je me suis dit « bon sang que j’en ai fait du chemin ». J’ai toujours cru que j’étais proche de celle que j’étais quand j’avais 25 ans, que c'était hier. Et puis, qu’on se le dise, j’ai toujours l’air d’avoir 25 ans, sauf que j’en ai 33. Et quand je vois le chemin parcouru, je me sens bien loin de là où j’étais. Mes 25 ans ne ressemblent en rien aux 25 ans des filles d’aujourd’hui, et je n’aurai pas pu faire autrement. J’ai avancé, avec les armes que j’avais au moment où je les avais.

En me replongeant dans le passé, j’ai vu que j’avais avancé. J’ai vu que je n’étais plus une jeune femme tourmentée, que j’avais pu prendre mon destin en main, changer de boulot, de carrière, de vie. Que j’avais appris à faire confiance en la vie, à ne plus me retourner, ne plus regretter. A faire confiance en l’amour surtout aussi. A le trouver, le garder, lui pardonner.

En me replongeant dans le passé, je me suis aussi rendue compte que pas une seule fois je n’avais essayé de faire confiance à mon corps. De mes 20 ans à mes 33 ans, j’ai passé mon temps à faire des régimes, à me détester, à me punir, à m’insulter. Pas une fois je n’ai tenté de me dire « je suis plus que ça, plus qu’une femme, plus qu’une peau, plus qu’une coupe de cheveux ou qu’un poids ». Au final, en relisant mes journaux, j’avais de la peine pour celle que j’étais, et de la compassion pour celle que je suis aujourd’hui. Tout ce que j'ai toujours voulu c'était d'être heureuse,  acceptée, et surtout aimée.

Ce retour dans le passé est plein d’enseignement en cette fin d’année. Des enseignements qui m’aideront à commencer 2018 sous un jour peut-être plus serein. Me rappeler de toutes ces batailles que j’ai perdues, mais aussi de toutes celles que j’ai gagnées. Relire tout ça m'a aidé à prendre conscience des victoires de ma vie. Que les gens que j’ai rencontrés, bon ou mauvais, m’ont aidé à avancer, à apprendre, à me trouver, à m’affirmer. Et peut-être que moi aussi, je leur ai appris des choses. Ils resteront toujours gravés dans mon cœur, comme moi peut-être dans le leur.

Si je devais écrire une lettre à mon moi du passé, cette jeune fille triste de 20 ans, je lui dirais simplement que tout ira bien, que son cœur se remettra, qu’elle trouvera l’amour et la confiance en quelqu’un de solide, qui la respectera et l’aimera pour ce qu’elle est. J’ai beaucoup de tendresse pour elle. En la revoyant je me suis dit que même si son cœur était balloté de peine d’amour en peine d’amour, elle a, malgré tout, toujours eu le cran de réaliser ses rêves et de faire ce qui lui plaisait, peu importe ce que les autres disaient. Elle s’est accrochée. Cette tête brûlée me manque un peu et je devrais peut-être en prendre de la graine aujourd'hui.

Quant à mon moi du futur, je veux simplement lui dire de ne plus trop s’en faire. De lâcher prise un peu, en arrêtant de se poser des questions ou de chercher le sens caché des choses. De foncer, d’y aller franco. J’ai envie de lui dire "n’y pense plus". Pose tes livres de remise en question, travaille sur ta créativité et lis des romans. Je veux qu'elle s'évade, qu'elle crée. Je veux lui dire aussi qu’elle doit faire confiance en son corps, en son cœur mais surtout en sa force de caractère. Car quoi que la vie nous réserve, tôt ou tard, rien n’arrive jamais par hasard et on finira toujours par en tirer des apprentissages.

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