jeudi 21 novembre 2019

Je suis venue te dire...

… que je m’en vais. Et « nos » larmes, n’y pourront rien y changer. Quelle entrée ! Je n’allais pas tourner autour du pot sur 1500 mots. Voilà, c’est fini (la chanson française me colle à la peau). Je le sentais venir ces derniers mois, et même ces dernières années, mais je n’arrivais pas à couper le cordon. Je n’arrivais pas à lâcher ce blog qui a été « toute ma vie » depuis si longtemps. Tartines et moi (pour celles qui s’en souvienne), Odile Sacoche, m’ont tellement apporté. Mais je ne pouvais plus reculer devant l’inévitable, devant ma motivation qui ne cessait de s’essouffler. Je devais prendre une décision, et cette fois, je suis sûre de moi. Odile Sacoche, c’est fini.
J’écoutais un podcast avec Mark Manson (mon nouveau gourou) et une fois de plus ça a fait tilt. Odile Sacoche a été un merveilleux projet, un merveilleux bateau avec lequel j’ai tant aimé naviguer, mais ces derniers temps, ce n’était plus ce que c’était, et vous l’avez tous vachement ressenti. Que ce soit via ma newsletter, ou ici, dans mes articles.
Mark raconte dans ce podcast comment il avait dû gérer son succès. Après avoir écrit pendant plus de 10 ans, et essayé de faire « quelque chose de bien », le voilà, enfin, atteignant son but. Son premier livre s’est vendu à 7 millions d’exemplaires. (Ces 20 dernières années, seuls 8 livres ont atteint 10 millions d’exemplaires vendus… C’est pour te dire le succès de son livre). Et voilà le petit Mark, un beau matin, dans son lit qui se dit « AND NOW WHAT ? ». Il explique que beaucoup de personnes font des dépressions des suites d’un grand succès. Car au final, tu te réveilles le matin, et tu es toujours la même personne, tu as toujours les mêmes problèmes. Tu atteint ton but, tu pensais que tout changerait, et finalement… Pas.
J’ai connu ce phénomène en changeant de carrière. Être styliste a été le plus grand rêve de ma vie. Et je suis très fière d’avoir été jusqu’au bout de ce rêve d’adolescente. Pendant 10 ans j’ai créé des fringues, comme dans mes rêves de petite fille. Et puis un matin, je me suis réveillée, déprimée. Je n’étais plus épanouie. Comme le petit Mark, j’ai pensé « AND NOW WHAT ? ». J’ai changé de carrière, tout repris à zéro. Mais malgré ça, j’étais toujours la même Melody, avec les mêmes problèmes…
C’est pendant cette période que j’ai ouvert le blog en 2011, et que j’ai grandis avec lui. Cela a été un de mes plus gros challenge et de mes plus gros rêve depuis celui de devenir styliste. Je l’ai poussé le plus loin que je le pouvais, atteignant les 50.000 visiteurs uniques /mois, les quelques 7000 abonnés Instagram et près de 5000 followers sur Twitter. Tout ça a bien décliné depuis… Je n’ai pas été aussi loin que d’autres, mais objectivement, aujourd’hui, je peux le dire, ça a été mon petit succès. J’ai été à bon nombre d’event, eu des partenariats, croulé sous les cadeaux à ne plus savoir qu’en faire. Je t’ai parlé de tout ça ici en long et en large. J’ai voulu atteindre plus, plus, plus. Je n’avais pas compris que ma réussite avec ce projet c’était d’avoir pu vivre de ce que j’avais appris ici. Grâce au blog, je suis devenue Social Media Editor pour un des plus gros employeurs de Bruxelles. Tu parles d’une reconversion !
Ce n’est qu’en écoutant le podcast de Mark Manson que j’ai compris. Mon petit blog avait été une belle réussite. Et puis, cela s’était essoufflé. Mes valeurs avaient changé. J’avais changé. Et aujourd’hui, tout cela ne me correspond plus. Aujourd’hui, il est tant de baisser le rideau. Mark parle d’espoir dans son podcast. Je parlerai plutôt de confiance. La confiance qu’un jour je réussirai autre chose, peu importe quoi. Peut-être que ce sera mon roman que je suis en train d’écrire, peut-être que ce sera vivre ma meilleure vie en tant que mère, ou peut-être que ce sera simplement de réussir enfin à profiter de l’instant présent en lisant un bon bouquin.
Je ne cesse de te le dire, mais passer le cap des 35 ans a vraiment été un déclic. Pas parce que je me sens vieille (à ce niveau là je suis très bien dans ma peau), mais parce que je peux désormais parler en décennie. Il y a 10 ans, je venais d’acheter mon premier appart, je rencontrais l’homme de ma vie, j’étais styliste. En 10 ans, j’ai changé 4 fois de boulot et déménagé 2 fois. Je me suis réorienté. J’ai ouvert un blog qui a été cité dans plusieurs magazines. J’ai été deux fois freelance, j’ai pu m’acheter un iMac (un de mes petits rêves fous). Et surtout, surtout, je suis devenue maman. J’ai le sentiment qu’il est temps, en voyant toutes ces belles réussites, d’arrêter de chercher la validation et la reconnaissance.
Je suis curieuse de voir ce que me réserve la prochaine décennie. Je suis incapable de répondre à la question « Où seras-tu dans 10 ans ? » mais j’ai déjà quelques certitudes. Je sais que les haies de mon jardin auront poussé et que je pourrai me cacher derrière. Je sais que ma fille sera en école primaire. Je sais que mon chien, Jules, ne sera plus parmi nous… (à moins d’être le bouledogue le plus vieux de l’histoire du bouledogue). Peut-être que j’aurai publié mon livre et qu’il sera un best seller, ou peut-être pas. Peut-être que ce sera un flop, et c’est très bien aussi. Peut-être que je me serai découvert de nouvelles passions comme la poterie ou le crochet. Ou peut-être que je passerai toujours mon temps devant Netflix à découvrir de nouvelles histoires.
Mais il y a une chose dont je suis certaine. C’est qu’Odile Sacoche ne sera plus avec moi. Tu le sais mieux que moi : j’ai essayé plusieurs fois de redémarrer la machine. Mais je sens aujourd’hui qu’il est temps de poser un drap dessus, la mettre au garage, et partir à la retraite.
En pratique, le blog sera encore disponible jusqu’au mois de décembre 2019 pour sûr. Je n’ai pas encore décidé si j’allais renouveler le nom de domaine pour laisser les articles en ligne, on verra ça en temps voulu. Je ne suis plus vraiment active sur Instagram en ce moment, mais je garde mon compte pour l’instant (j’ai déjà archivé plus de 1300 publications dessus), tout comme mon compte Twitter (où je ne suis plus vraiment active non plus). Il est fort possible que je change mon pseudo sur ces deux réseaux, et que tu m’y retrouves simplement en tant que Melody Miroir, je ne sais pas encore à vrai dire. Tout cela importe peu…
Enfin, un dernier mot : MERCI. Merci pour vos commentaires et vos mails. Merci pour vos mots, vos encouragements. Merci d’avoir fait partie de cette aventure. Odile Sacoche n’est plus. Elle restera un merveilleux souvenir, et une très grande fierté. Quant à moi, derrière l’écran, je suis prête à commencer un nouveau chapitre.
Alors… Au revoir, merci et peut-être à bientôt…
 Pirouette et rideau