jeudi 23 mai 2019

Je t'aime, moi non plus

Je l'ai encore fait. J'ai laissé mon égo prendre le dessus. A relire tout le contenu que j'ai écrit sur mon blog ces dernières années, il est évident que la source du problème est là. Je laisse mon égo prendre le dessus. Tout le temps.

Mon égo, je l'ai appelé Martha Stewart. Et j'en avais déjà fait un (très bon) article à l'époque. Mon égo, c'est lui qui veut briller en société, qui veut faire du chiffre. Qui veut des explications. Il pense qu'il y a une manière de réussir sa vie, et une manière de la rater.


Oh mais je te rassure, mon égo ne me veut pas que du mal. Il veut me protéger aussi. Il tente par tous les moyens de me faire rester dans ma petite zone de confort. De cette manière on ne tombe pas, on n'est pas déçu, on ne se fait pas mal. L'égo c'est la peur, c'est cette petite voix qui te dit que c'est mieux de ne pas essayer, car il faudra faire des efforts, avoir du courage. Et l'égo, il n'est pas très courageux.


Avec le blog, avec Instagram, c'est souvent mon égo que je laisse parler. On a des discussions très organisationnelles lui et moi : "Alors si tu postes cette photo, et que tu utilises tel hashtag, c'est certain ça fera un carton. Pour le blog, si tu écrits tel article, on te lira. Bon si j'étais toi, je ne dirais pas qui tu es, et je n'essaierai pas autre chose. Déjà que tu m'as fait accepter l'idée de ton livre… Avoue c'était quand même gros… Alors ta nouvelle lubie de collage photo, faudrait pas trop poussé Martha hein."

Et il prend le dessus.

Je suis sûre que tu vois exactement où je veux en venir. Que toi aussi tu as cette petite discussion interne constante avec ton égo. Qu'il t'empêche de réaliser des grands choses parce que lui et toi, vous n'êtes pas tout à fait d'accord avec la définition de "grandes choses". Ton égo il pense que ta vie devrait être comme un reportage de TF1 : se lever tous les matins à 5h et tout plaqué pour aller vivre sur une plage du Brésil. Alors que toi, dans le fond, tout ce que tu veux c'est réussir cette tarte aux pommes qui te rappelle aux bons souvenirs de ton enfance.


Mon égo à moi, il me dit toujours que je dois accomplir des grandes choses sur le web. Que je dois monétiser mon blog, faire du chiffre, devenir une influenceuse, avoir plein d'abonnés. Alors que moi je ne me sens pas à l'aise avec tout ça. Pas à l'aise avec mon image, avec le fait de montrer ma vie en mode TV réalité. Je trouve ça trop facile et pas honnête d'abuser des techniques de digital marketing. Moi j'ai envie d'être une artiste, et pour être une artiste, il faut faire parler son coeur, ses émotions. Se demander : "Qu'est ce que je ressens là maintenant et comment le retranscrire ?"


Ce n'est pas évident de sortir de ce schéma, de faire taire cette petite voix. Pas évident d'arrêter de se comparer. Pourtant, c'est scientifique, ton cerveau se dirigera toujours vers le moindre effort, pour t'économiser de l'énergie pour les choses vitales de la vie. Ayant perdu son instinct primitif de combattre contre des vrais prédateurs (un lion, un mammouth, ou un homme des cavernes enragé), il considère les petits efforts de la vie comme des vrais dangers.


Pourtant tout va bien. Je te l'assure, tout va bien. On peut ouvrir un blog sans devenir une star du web. On peut avoir un compte Instagram sans jouer le jeu de l'algorithme. On peut réellement choisir ce qui nous fait vibrer, sans se complexer de la vie du voisin à qui semble tout réussir.


Du coup, j'ai repris mon clavier et j'ai demandé à mon égo de la fermer cordialement.


Pas mal, non ?





Pour aller plus loin :



dimanche 12 mai 2019

M. alias Odile Sacoche


J'ai regardé quelques minutes la barre verticale clignoter au début de cet article. Je ne savais pas vraiment si je devais l'écrire. C'est drôle, je ne me sens plus légitime d'écrire sur mon propre blog. Comme si, ce n'était plus vraiment moi. Comme si, ce n'était plus vraiment juste. Il s'en est passé des choses depuis mon dernier article en mars 2019. Et encore plus ces 8 derniers mois.


Tout d'abord je suis devenue maman. Et cela a chamboulé toutes mes priorités et mon quotidien aussi. Ma façon de m'organiser. De dormir. Tout. Je pensais que je t'en parlerai plus ici, et puis finalement pas. Venir ici, je ne le fais plus de manière instinctive.


J'avais repris la newsletter pendant tout un moment. Chaque semaine je vous envoyais des petites nouvelles. Et je dois t'avouer que j'adore ce format. Et puis pareil, j'ai décidé de mettre la newsletter en pause, elle aussi. Parce que cela ne me semblait plus juste. Parce que ce qui m'occupe en ce moment, c'est cette dualité entre M. et Odile Sacoche.


M. c'est moi, derrière mon écran. M. c'est Melody. Bon sang. C'est dit, c'est écrit. Je m'appelle Melody. Et je sens que je suis arrivée à un moment où j'ai envie d'être entièrement moi. Ne plus me cacher. Je veux dire, plus du tout.


Il y a un an, j'ai commencé à écrire un livre. Et là où je pensais ne plus tenir, il s'avère que c'est le projet qui me motive le plus depuis longtemps. Une amie m'a poussée à suivre un programme de coaching d'auteur, et je me suis prise au jeu. Mais surtout, c'est en allant faire un tour au rayon "Jeunesse" de la Fnac que je me suis rendue que c'est là que je voulais être. Tout ça, je l'ai partagé ces derniers mois dans la newsletter.


Voilà. Ca aussi c'est dit. Depuis un an, je suis en train d'écrire un roman jeunesse. Et il occupe (presque) tout mon esprit. Quand je me suis posée la question de la publication (car oui, je veux aller au bout des choses), j'ai su que c'était avec mon vrai nom que je voulais le publier. Parce que cela ne faisait aucun sens de le publier en tant qu'Odile Sacoche. Et d'ailleurs, qui est cette Odile finalement ?


Alors petit à petit, j'ai décidé de me réapproprier mon espace web. Moi, Melody. De mon vrai nom, Melody Miroir, auteure du blog Odile Sacoche. Il est encore trop tôt pour dire que je vais complètement tourner la page de ce blog. Trop tôt pour ouvrir un nouveau site à mon nom. Après tout, j'écris ici depuis plus de 8 ans. Ce blog m'a apportée tellement de chose.


Mais j'avais besoin que vous sachiez enfin qui je suis. Que vous puissiez suivre l'évolution de mes écrits aussi. En tant que Melody, et non pas en tant qu'Odile. Que mon nom apparaisse quelque part. Pour vrai.


... et puis, je voulais que ma fille soit fière de moi. Je voulais aussi que mes parents soient fiers de moi. Honorer le prénom et le nom qu'ils m'avaient un jour donné. Et dire à mon père : "Papa, je suis fière de porter ton nom".


Bonjour, je m'appelle Melody Miroir. Je suis une graine d'écrivain, et enfin, enfin, j'ai décidé de me révéler.