jeudi 29 décembre 2016

On va s'aimer

Mon corps et moi, on n'a jamais vraiment été de très bons amis. Ou plutôt, il s'est toujours donné beaucoup de mal pour être mon ami alors que je ne cessais de le rejeter. Le soir, avant de prendre ma douche, je lui tâtais le bourrelet en le jugeant avec méchanceté. Quand je faisais du shopping, je le maudissais de ne pas rentrer dans cet énième pantalon que j'essayais. Je l'ai mis au régime, je l'ai affamé, je l'ai interdit, je l'ai caché,... Non vraiment, je n'ai pas été une chic fille sur ce coup-là. Mais très récemment j'ai compris qu'il était urgent que j'arrête d'être "such a bitch" avec lui. Que je devais à tous prix me faire pardonner pour tout le tort que j'avais pu lui causer et toutes ces fois où j'avais mal parlé de lui. Que mon corps était la "personne" avec qui j'étais H24, qu'il était grand temps de le traiter comme un ami. J'ai compris que je devais faire la paix avec lui, mais surtout, surtout, que je devais l'aimer, le chérir et l'honorer.

Quand on y pense, le corps humain est une machine super bien foutue. Et comme Lise Bourbeau le dit si bien au travers de ces nombreux livres : "Ton corps te parle". Tu as de l'acné alors que tu as 30 ans passé et que c'est censé être réservé aux ados ? Quel est le problème de ton adolescence que tu n'as pas résolu ? Que veux te dire le petit ado qui est en toi ? Ou bien, tu grossis encore et toujours ? Est-ce pour prendre de la place ? Quel place aimerais-tu prendre ? Tu as mal aux dents ? Et si tu mordais un peu trop sur ta chique ? On ne se rend pas compte comme ces petites expressions du quotidien en disent long sur nos maux. "Porter le poids du monde sur ses épaules, en avoir gros sur le coeur, en avoir plein le dos,..." Que te dis ton corps ?

Ce que mon corps m'a dit récemment, ou plutôt ce que j'ai compris, c'est qu'il était en très bonne santé et que je ne pensais jamais à le remercier pour ça. J'oublie à quel point mon corps est beau de par son génie. J'oublie de le remercier car il me porte chaque jour, moi, mes peines et mes sautes d'humeur. Il est là le matin quand je me lève à 6h, là le soir, quand je vais me coucher, il essaye de me rassurer comme il peut grâce à un fonctionnement impeccable. Ce corps est un magnifique bateau qui avance. C'est, le bateau de mon âme.

apprendre à s'aimer

Si je te raconte tout ça aujourd'hui, de manière toujours aussi désordonnée, c'est parce que 2017 approche à plus que grand pas, et à 32 ans je me suis dit qu'il était grand temps de créer de bonnes résolutions. En réalité, je n'ai jamais pris de bonnes résolutions. Comme tu le sais, j'aime me fixer un objectif, qu'il soit matériel ou non, et tenter de m'y tenir. Il y a 5 ans, mon objectif était de maigrir. Je me suis inscrite à Weight Watchers et j'ai perdu 10 kilos. Tu sais quoi ? 5 ans plus tard, j'ai tout repris. Je m'apprêtais à m'y réinscrire, en me disant quelle nouvelle chose je pouvais m'interdire, mais en allant voir ma coach la semaine passée je me suis rendue compte que je faisais fausse route. Il était plus que temps de m'accepter telle que je suis. Plus que temps d'arrêter de vouloir changer ce corps qui est le mien.

Je me suis demandée, avec 5 ans de recul, si j'avais été plus heureuse avec mes 10 kilos en moins. Tu sais quoi ? Pas le moins du monde. Durant ces 5 années, j'ai changé 2 fois de boulot. J'ai fait un "presque burn out". Je rentrais tous les soirs en pleurant. J'ai eu une gastrite sévère qui m'a empêché de jouir de la vie et qui me faisait "rejeter" tout ce que j'ingurgitais. J'ai été fatiguée et triste. J'ai repris mes 10 kilos sur une année et demi environ. Et cette année et demi a été une des plus belle. Quand je vois tout ce que 2016 m'a apporté, je suis tellement, mais tellement heureuse. Alors certes, 2016 m'a apporté 7 beaux kilos, des poignées d'amour, une nouvelle taille de soutien et un maillot trop petit. Mais 2016 m'a ramenée une famille unie, un nouveau plan de carrière, un amoureux chaque jour plus présent et des nouveaux amis.

En pensant à tout ça, j'ai pris mon stylo, j'ai ouvert mon journal intime (celui que tu ne peux pas lire), et j'ai écrit une lettre à mon corps. Une lettre, où je le remercie d'être ce qu'il est. Cette lettre que j'ai pour habitude de dédier à l'année qui vient de s'écouler, je l'ai dédiée à ce merveilleux bateau qui me fait avancer chaque jour. Je lui ai demandé pardon pour tout le mal que j'avais pu lui faire et pour toutes ces vilaines choses que je disais sur lui en permanence. Je l'ai remercié encore et encore. Je lui ai promis, qu'à partir d'aujourd'hui, j'allais l'honorer, le chérir, l'aimer et ne parler de lui qu'en bien. Le nourrir correctement, l'entretenir, le cajoler. C'est mon petit corps à moi. Le seul que j'ai. Le Merveilleux. L'Unique.

J'ai envie de t’emmener sur ce chemin là avec moi, et aujourd'hui, je ne peux que te conseiller de faire le même exercice que celui que j'ai fait. Écris une lettre à ton corps. Remercie le pour ce qu'il t'apporte, et promets lui de l'aimer et de faire de lui, ton nouveau meilleur ami. Tu te disputeras peut-être avec lui, comme avec n'importe quel ami, il y a des jours où ce ne sera pas facile, tu ne voudras plus le voir, plus lui parler, mais tu finiras par comprendre qu'il te veut du bien, et que toi aussi, tu lui dois du bien.
Allez vient 2017. Allez vient mon corps, on va s'aimer !
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dimanche 18 décembre 2016

Être blogueuse

Hier, une lectrice m'a envoyée un message privé sur Facebook pour me dire qu'il y avait une publication dans un magazine hebdomadaire féminin belge à propos d'Odile Sacoche. Alors que je me fais de plus en plus rare ici, le blog semble continuer de vivre (ou vivoter comme dirait mon père). Comme si, du fin fond du trou où je l'avais laissé, le blog m’appelait en chantant : "Toi qui es loin de moi, ne m'oublie pas". Ce qui m'a donné à réfléchir.

Quand on commence son blog, on pense surtout à être lu. Comme je l'ai toujours dit, si on voulait garder tout ça pour soi, on se contenterait d'écrire dans un journal, qu'on enfermerait comme moi, dans un petit sac en tissus, planqué sous la commode. Le blog à cette dimension que le journal n'a pas : les lecteurs, les réaction, le partage. Et c'est grisant ! Les influenceuses (Youtubeuse, Instagrameuses et consort) parlent de communauté. Mais le danger de la communauté, c'est qu'on veut tout faire pour elle, on veut la séduire. C'est bien d'une certaine façon, c'est de là que nait cette notion de partage. Seulement à force de vouloir plaire, on perd un peu notre authenticité. On pense stratégie; à ce qui se vend, à ce qu'il faut faire, aux expressions à utiliser et types de photos à prendre. Tu le sais, je me suis perdue sur ce chemin. Cette dernière année j'ai pensé planification, nombre d'articles, nombre d'heures, partenariat, event, cadeaux... J'ai pensé communauté, au lieu de penser lecteur. Je ne me blâme pas, j'avais un but en tête et j'aurais tout fait pour l'atteindre, comme on m'a toujours appris. Il faut faire ce que l'on sent le plus juste, au moment où on le sent. Forcément, j'ai dévié. Encore et toujours. Happée par ce petit égo qui avait si soif. Tu connais la suite.

En voulant séduire cette "communauté" dont tout le monde parle, comme un Graal sacré à avoir quand on est influenceur, j'ai perdu de vue ce que j'avais ici, et sur les réseaux. Des gens vrais. Des êtres humains qui s'impliquent, qui partagent, qui racontent. Des ami(e)s parfois aussi. Des liens qui se tissent. De l'or entre les doigts.

magazine féminin belge

C'est facile de se perdre finalement. L'être humain est un animal social. Un mouton. Et ce n'est pas là un mal, comme je te l'avais déjà dit. Finalement, on survit mieux en communauté que seul dans son coin. C'est le principe du troupeau. Ce qu'on oublie par contre on pensant "troupeau" c'est qu'on a une voix, qu'on peut s'exprimer, qu'on peut être différent et surtout, que le chemin de l'un, n'est pas le chemin de l'autre. Être soi-même ne veut pas dire, aller contre les autres.

J'ai toujours encouragé le partage. Pour moi, l'essence même du blog c'est ça : partager, échanger. Mais ce que je me suis rendue compte au travers de vos mails, commentaires, ou ce petit encart, c'est que même si j'écris parfois avec nostalgie, en utilisant constamment la première personne du singulier, et en oubliant toutes les règles du blogging (titre, SEO et stratégies), mes réflexions font bouger. C'est ma force, comme une petite révolution. Et ça... C'est magique ! C'est ce qui m'a toujours donner envie de continuer, comme maintenant où je reprends mon clavier pour t'écrire.

J'ai lu récemment que la notion de récompense cassait tout le plaisir et la spontanéité. Si un enfant a envie de dessiner il demandera une feuille et des crayons. Il se mettra sagement sur une table, et pendant des heures (ou quelques minutes, hein, ça dépend des enfants), sagement il dessinera, en se mettant dans sa bulle. Il prendra du plaisir, il découvrira son talent. Puis, fier de lui, il fera voir son dessin à sa maman. Si à ce moment là, sa maman qui était très occupée, se rend compte que pendant X temps son enfant a été sage tout seul, elle le félicitera : "C'est bien mon enfant, quel beau dessin, tu as été bien sage, tiens, voilà un biscuit". Et BIM. La récompense. A cet instant précis, l'enfant se rendra compte que lorsqu'il dessine et qu'il est sage, il pourra recevoir un biscuit. Sa motivation première aura changé de "je dessine pour passer le temps et pour mon plaisir personnel" à "je dessine pour recevoir un biscuit". Je me suis rendue compte que le blogging c'est pareil. Cette enjeu de communauté à envoûter, de marque à attirer, peut nous faire perdre la notion de hobby.

Oh ce n'est pas mal. Vraiment pas. Chacun cherche sa motivation où il l'entend bien. Mais dans mon cas, comme cet enfant, je suis passée de "j'écris pour passer le temps et pour mon propre plaisir" à "tiens si j'écris ça, ou ça, je peux recevoir ça, ou ça" (Biffer la mention inutile : la gloire, les paillettes, du maquillage, l'argent, la reconnaissance, une carrière,... ).

Alors en voyant ce petit encart, ça m'a fait tout drôle. Penses-tu. C'est dingue ! Des gens m'attendent ici ! Je fais du bien. Ce que j'écris fait réfléchir. Et cela va bien au delà du simple bonbon. Comme une mini responsabilité que l'on me donne : "Tu peux faire changer les choses, ou les esprits. Toutes ces années où tu pensais que personne ne t'écoutait, et bien c'était faux. Tu n'es pas seule et aujourd'hui, tu peux aider quelqu'un ". Et franchement, il n'y a pas plus belle récompense que celle-là...

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Le magazine en question c'est le "Femme d'Aujourd'hui" que du coup, j'ai pris plaisir à redécouvrir !

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dimanche 4 décembre 2016

Arrêter n'est pas échouer

Ma maman m'a toujours appris que si je commençais un livre, je devais le terminer. Et sa maman avant ça, ma grand mère, lui avait appris la même chose. Aussi, depuis des générations dans la famille Sacoche, on commençait un livre et on le terminait. Même si ce livre ne nous plaisait pas. Ce qui faisait toute la beauté de la chose, c'était ce sentiment de fierté, celui d'avoir persévéré dans une situation pas très confortable. Bien que je sois très reconnaissante envers ma maman de m'avoir transmis un certain courage pour terminer les choses que j'entreprenais, un jour, au détour d'une tonne de livres de développement personnel, je me suis rendue compte, que la vie était bien trop courte pour faire des choses ennuyantes. Que certes, parfois il fallait effectivement persévérer et s'armer d'un peu de patience, mais qu'on pouvait aussi décider d'arrêter. Et comme ça, un matin, dans le tram, j'ai arrêté de lire le livre que j'avais commencé et que je n'aimais pas du tout, me disant, qu'après tout, je ne faisais de mal à personne, et que, arrêter de lire ce livre, ne voulait pas dire "arrêter de lire tous les livres du monde" (et on sait combien notre littérature est large). En moi, j'avais créé un petit sentiment de rebelle. Odile Sacoche, celle qui s'arrêtait de lire.

Si j'utilise cette métaphore pour commencer mon article, c'est pour te dire que, dans une société où l'on nous fait culpabiliser pour à peu près tout et son contraire, j'ai appris que, arrêter, ne signifie pas, échouer. Personnellement, je trouve que dans certaines situations de la vie, il faut beaucoup de courage pour pouvoir se dire "stop, j'arrête". J'arrête cette situation qui ne m'épanouit pas. J'arrête cette relation qui me fait du mal, j'arrête de répéter ce schéma dans ma vie, j'arrête ce boulot qui m'épuise, j'arrête cette discussion qui va tourner au vinaigre, j'arrête d'essayer d'aller contre ce que je ressens. Et dans chaque exemple que je viens de donner, le fait d'arrêter peut ouvrir la porte sur quelque chose de plus beau et de plus épanouissant. Ici, arrêter veut finalement dire commencer. Fermer une porte, pour en ouvrir une nouvelle. Arrêter un livre qui nous ennuie profondément, pour en commencer un bien plus chouette.

liberté commencer lâcher prise

Et comme ça, simplement, j'ai décidé d'arrêter.

Il y a un an et demi, j'avais ce grand rêve de devenir blogueuse pro. En chemin, je me suis perdue, et j'ai changé de route pour devenir infographiste freelance. Malheureuse dans mon travail à temps plein, j'en ai changé pour en trouver un plus calme au niveau des horaires, avec plus de jours de congés pour pouvoir me consacrer au blog à 100%. Pendant plus d'un an, j'ai travaillé tous les soirs après des journées de travail éreintantes, j'ai jonglé entre deux activités, j'ai lancé ma marque Sacoche, j'allais aux events 2 à 3 fois par semaine dans l'espoir de me faire connaitre, je ne me suis pas arrêtée une minute. La tête dans le guidon comme on dit. Jusqu'à cet été quand je suis partie en vacances. Des vacances de rêves que mon petit homme avait planifiées et organisées et dont je n'ai pas profité tellement je vivais avec cette culpabilité de devoir m'arrêter deux semaines. Et arriva ce qu'il devait arriver, je suis "tombée fatiguée". Mais vraiment fatiguée. Avec juste plus aucune envie du tout. Ce livre que j'avais commencé m'ennuyait finalement à mourir. Et des "moi aussi je veux" ont commencé à se faire ressentir.

Moi aussi je veux profiter de mon dimanche en pyjama sous mon plaid. Moi aussi je veux profiter de mes vacances. Moi aussi je veux dormir tard le matin. Moi aussi je veux passer mes soirées à lire un bon bouquin. Moi aussi je veux vivre !

Au delà de ça, j'ai commencé à faire mes calculs financiers et je me suis rendue compte que cette "petite activité qui n'en était pas une" ne me rapportait pas "assez" comparé au temps que je lui consacrais. Et que finalement, mon moteur "je veux vivre mon rêve" s'était transformé en "je dois travailler pour payer mes cotisations et mon comptable". Charmant.

Et puis surtout, surtout, il m'était arrivé quelque chose auquel je n'aurais jamais cru. Mais alors là jamais. Je pensais m'être trouvé un petit boulot temps plein "en attendant". Un boulot "pépère" et chiant. Je pensais que j'allais détester ce job et qu'il allait encore plus me conforter dans l'idée qu'il fallait vivre pour soi et créer sa société. Mais le meilleur m'arriva. Et ce boulot que j'étais censée détester, je l'ai, plutôt bien aimé. Je suis tombée sur des gens formidables avec qui je ris et avec qui je me sens libre. Je me sens moi, je me sens bien et je me suis rendue compte que mon moteur, ce qui me faisait avancer dans la vie, c'était cette envie de liberté.

Je ne savais pas si je devais te raconter tout ça, comme je te le disais dans mon dernier article, je ne sais pas bien où Odile Sacoche va et où toute cette histoire me mènera. Je sais juste qu'aujourd'hui, je n'ai plus envie de continuer le livre de freelance et j'ai remis les clés de ma société. Je me rends compte que mon rêve à moi, c'est d'être libre, et de tout faire pour le rester. Cette fameuse chose dont on parle beaucoup, lâcher prise. Vivre au jour le jour. Carpe diem.

Ce que je voulais te transmettre avec cet article c'est que tu as le droit d'arrêter, et que, arrêter, ne veut pas dire échouer. Je n'ai pas le sentiment d'avoir échouer. Que du contraire. J'ai pris une situation en main. Je vivais un "enfer" dans mon ancien boulot et j'ai donné tout ce que j'avais pour en sortir. J'ai construit des choses, je me suis donnée du mal. Ça n'a pas marché. Les résultats n'étaient pas à la hauteur de mes espérances. Mais en chemin la vie m'a donnée d'autres belles surprises, qui m'ont menée sur d'autres routes, et ont ouvert d'autres envies. Peut-être, oui, peut-être, que je n'ai pas l'âme d'un indépendant. Et peut-être, oui, peut-être que je procrastine. Et ça me va très bien. On a le droit de se reposer. Oui dans la vie il faut parfois se battre, mais on peut aussi très bien se dire : "Ok maintenant, j'arrête". Point. Comme ce grand champion de Formule 1, Nico Rosberg, qui a annoncé ce dimanche après sa plus grande victoire, qu'il arrêtait.

Arrêter ne veut pas dire échouer. Arrêter c'est commencer. Arrêter c'est découvrir. Même si on ne sait pas tout de suite quoi. Le temps, cet ami qui nous veut du bien, nous le dira bien assez vite.

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