jeudi 21 novembre 2019

Je suis venue te dire...

… que je m’en vais. Et « nos » larmes, n’y pourront rien y changer. Quelle entrée ! Je n’allais pas tourner autour du pot sur 1500 mots. Voilà, c’est fini (la chanson française me colle à la peau). Je le sentais venir ces derniers mois, et même ces dernières années, mais je n’arrivais pas à couper le cordon. Je n’arrivais pas à lâcher ce blog qui a été « toute ma vie » depuis si longtemps. Tartines et moi (pour celles qui s’en souvienne), Odile Sacoche, m’ont tellement apporté. Mais je ne pouvais plus reculer devant l’inévitable, devant ma motivation qui ne cessait de s’essouffler. Je devais prendre une décision, et cette fois, je suis sûre de moi. Odile Sacoche, c’est fini.
J’écoutais un podcast avec Mark Manson (mon nouveau gourou) et une fois de plus ça a fait tilt. Odile Sacoche a été un merveilleux projet, un merveilleux bateau avec lequel j’ai tant aimé naviguer, mais ces derniers temps, ce n’était plus ce que c’était, et vous l’avez tous vachement ressenti. Que ce soit via ma newsletter, ou ici, dans mes articles.
Mark raconte dans ce podcast comment il avait dû gérer son succès. Après avoir écrit pendant plus de 10 ans, et essayé de faire « quelque chose de bien », le voilà, enfin, atteignant son but. Son premier livre s’est vendu à 7 millions d’exemplaires. (Ces 20 dernières années, seuls 8 livres ont atteint 10 millions d’exemplaires vendus… C’est pour te dire le succès de son livre). Et voilà le petit Mark, un beau matin, dans son lit qui se dit « AND NOW WHAT ? ». Il explique que beaucoup de personnes font des dépressions des suites d’un grand succès. Car au final, tu te réveilles le matin, et tu es toujours la même personne, tu as toujours les mêmes problèmes. Tu atteint ton but, tu pensais que tout changerait, et finalement… Pas.
J’ai connu ce phénomène en changeant de carrière. Être styliste a été le plus grand rêve de ma vie. Et je suis très fière d’avoir été jusqu’au bout de ce rêve d’adolescente. Pendant 10 ans j’ai créé des fringues, comme dans mes rêves de petite fille. Et puis un matin, je me suis réveillée, déprimée. Je n’étais plus épanouie. Comme le petit Mark, j’ai pensé « AND NOW WHAT ? ». J’ai changé de carrière, tout repris à zéro. Mais malgré ça, j’étais toujours la même Melody, avec les mêmes problèmes…
C’est pendant cette période que j’ai ouvert le blog en 2011, et que j’ai grandis avec lui. Cela a été un de mes plus gros challenge et de mes plus gros rêve depuis celui de devenir styliste. Je l’ai poussé le plus loin que je le pouvais, atteignant les 50.000 visiteurs uniques /mois, les quelques 7000 abonnés Instagram et près de 5000 followers sur Twitter. Tout ça a bien décliné depuis… Je n’ai pas été aussi loin que d’autres, mais objectivement, aujourd’hui, je peux le dire, ça a été mon petit succès. J’ai été à bon nombre d’event, eu des partenariats, croulé sous les cadeaux à ne plus savoir qu’en faire. Je t’ai parlé de tout ça ici en long et en large. J’ai voulu atteindre plus, plus, plus. Je n’avais pas compris que ma réussite avec ce projet c’était d’avoir pu vivre de ce que j’avais appris ici. Grâce au blog, je suis devenue Social Media Editor pour un des plus gros employeurs de Bruxelles. Tu parles d’une reconversion !
Ce n’est qu’en écoutant le podcast de Mark Manson que j’ai compris. Mon petit blog avait été une belle réussite. Et puis, cela s’était essoufflé. Mes valeurs avaient changé. J’avais changé. Et aujourd’hui, tout cela ne me correspond plus. Aujourd’hui, il est tant de baisser le rideau. Mark parle d’espoir dans son podcast. Je parlerai plutôt de confiance. La confiance qu’un jour je réussirai autre chose, peu importe quoi. Peut-être que ce sera mon roman que je suis en train d’écrire, peut-être que ce sera vivre ma meilleure vie en tant que mère, ou peut-être que ce sera simplement de réussir enfin à profiter de l’instant présent en lisant un bon bouquin.
Je ne cesse de te le dire, mais passer le cap des 35 ans a vraiment été un déclic. Pas parce que je me sens vieille (à ce niveau là je suis très bien dans ma peau), mais parce que je peux désormais parler en décennie. Il y a 10 ans, je venais d’acheter mon premier appart, je rencontrais l’homme de ma vie, j’étais styliste. En 10 ans, j’ai changé 4 fois de boulot et déménagé 2 fois. Je me suis réorienté. J’ai ouvert un blog qui a été cité dans plusieurs magazines. J’ai été deux fois freelance, j’ai pu m’acheter un iMac (un de mes petits rêves fous). Et surtout, surtout, je suis devenue maman. J’ai le sentiment qu’il est temps, en voyant toutes ces belles réussites, d’arrêter de chercher la validation et la reconnaissance.
Je suis curieuse de voir ce que me réserve la prochaine décennie. Je suis incapable de répondre à la question « Où seras-tu dans 10 ans ? » mais j’ai déjà quelques certitudes. Je sais que les haies de mon jardin auront poussé et que je pourrai me cacher derrière. Je sais que ma fille sera en école primaire. Je sais que mon chien, Jules, ne sera plus parmi nous… (à moins d’être le bouledogue le plus vieux de l’histoire du bouledogue). Peut-être que j’aurai publié mon livre et qu’il sera un best seller, ou peut-être pas. Peut-être que ce sera un flop, et c’est très bien aussi. Peut-être que je me serai découvert de nouvelles passions comme la poterie ou le crochet. Ou peut-être que je passerai toujours mon temps devant Netflix à découvrir de nouvelles histoires.
Mais il y a une chose dont je suis certaine. C’est qu’Odile Sacoche ne sera plus avec moi. Tu le sais mieux que moi : j’ai essayé plusieurs fois de redémarrer la machine. Mais je sens aujourd’hui qu’il est temps de poser un drap dessus, la mettre au garage, et partir à la retraite.
En pratique, le blog sera encore disponible jusqu’au mois de décembre 2019 pour sûr. Je n’ai pas encore décidé si j’allais renouveler le nom de domaine pour laisser les articles en ligne, on verra ça en temps voulu. Je ne suis plus vraiment active sur Instagram en ce moment, mais je garde mon compte pour l’instant (j’ai déjà archivé plus de 1300 publications dessus), tout comme mon compte Twitter (où je ne suis plus vraiment active non plus). Il est fort possible que je change mon pseudo sur ces deux réseaux, et que tu m’y retrouves simplement en tant que Melody Miroir, je ne sais pas encore à vrai dire. Tout cela importe peu…
Enfin, un dernier mot : MERCI. Merci pour vos commentaires et vos mails. Merci pour vos mots, vos encouragements. Merci d’avoir fait partie de cette aventure. Odile Sacoche n’est plus. Elle restera un merveilleux souvenir, et une très grande fierté. Quant à moi, derrière l’écran, je suis prête à commencer un nouveau chapitre.
Alors… Au revoir, merci et peut-être à bientôt…
 Pirouette et rideau 

jeudi 22 août 2019

Mon rêve d’immortalité

J’ai découvert le développement personnel en 2008. Je m’en rappelle comme si c’était hier. Deux semaines avant mon 24 eme anniversaire, je venais de me faire larguer. Mon cœur s’était une fois de plus brisé en mille morceaux et je tentais de le ramasser péniblement à même le sol. Envolées toutes les belles promesses et projets de vie. Les jours qui ont suivi, j’ai perdu l’appétit. On me félicitait de perdre du poids et on me demandait comment j'avais fait. Personne ne voyait mon malaise. Pour tous, je n’avais « que » 24 ans, des hommes je pouvais encore en rencontrer des tas. Et puis une collègue s’est détachée du lot. Elle me parla alors du livre « le Secret », best seller outre atlantique. 2 mois plus tard je le prenais dans ma valise pour partir en vacances. De but en blanc, je te le dis, ce livre a changé ma vie. Un nouveau monde s’ouvrait à moi, celui du développement personnel.

Pendant les 8 années qui ont suivi j’ai dévoré tous les livres de « self help » qui me passaient sous la main. Je revenais de la bibliothèque avec des piles de livres de psychologies à lire. 8 années : un nombre incalculable d'affirmations positives, de tableaux de visualisation, de listes et de carnets gribouillés. Le développement personnel m’a aidée à grandir, à comprendre, à apaiser. Mais comme pour tout, il a ses limites et il y avait un petit vide qu’il ne comblait pas. Cette envie de vouloir être exceptionnelle sans jamais y arriver. Je cherchais un tas de réponses, sans les trouver.

Cette limite je l’ai vraiment comprise il y a 3 ans. Je n’en ai encore jamais parlé ici. Sans doute que c’était trop difficile à avouer. Et puis dans le fond je n’ai jamais voulu ressortir victime de mes épreuves. Tu vois, l’être humain essaye de concevoir la vie pour pouvoir tenir son enfant dans ses bras un jour, le chérir, le cajoler. Mais parfois, il y a comme je dis maintenant « des ratés ». Un seul pour ma part, un de trop sans doute. Celui qui m’a fait vendre toutes mes affaires, arrêter tous les partenariats, plonger dans le minimalisme. Puisqu'il n’y avait plus que cela de vrai à mes yeux : l’essentiel. Tout balayer, tout vider, tout jeter. Apaiser la douleur. Avancer. Nue d’un être que je n’avais pas pu connaître...

Jusqu’en septembre 2018. Le merveilleux miracle de la vie. Ma fille. Être maman. L’expérience la plus belle, la plus complète et la plus enrichissante de ma vie. Celle qui m’en apprend chaque jour bien plus sur moi que n’importe quel livre de développement personnel.

Et parallèlement à ça, ces dernières années, l'émergence du développement personnel sur les réseaux sociaux. Plus de coachs autoproclamés, plus de positions de méditation (même pour ceux qui ne la pratique pas), plus de photos léchées, biaisées, à l’opposé même de bon nombre de principe que je lisais. Plus, plus, plus de marketing et beaucoup moins d'authenticité.

Été 2019, j’ai 35 ans. Nous y voici. Je réalise. J’ai 35 ans, je suis maman, ma fille va avoir un an. Au retour de mes vacances je tombe sur une vidéo de Mind Parachutes qui parle du livre de Mark Manson. Je dévore le livre en 3 jours. Tournant les pages comme aspirée par toutes ses vérités. L’art subtil de s’en foutre. Si on m'avait dit... me voilà remettre en cause absolument tout ce que j’ai pu lire jusqu’à présent. Absolument tout. Je n’avais plus eu de livre révélation depuis « le Secret ». Et ce livre de Mark Manson est l’antonyme même du Secret. Je comprends alors que tout ce que j’avais toujours construit et fait dans ma vie était motivé par un seul rêve. Un rêve qu’un milliard d’êtres humains partage. Celui d’être immortel.

C’est en voulant être immortel qu’on construit des choses espérant qu'elles nous survivent par delà notre mort. Pourtant rien n'y fera, tôt ou tard, notre corps physique mourra. C’est inévitable et inconcevable à la fois.

Mon franc tombe. Ce n'était pas une histoire de reconnaissance, ou de réussite. Non. Je ne voulais juste pas être oubliée. Jamais. Et chaque choix, chaque décision, chaque projet, chaque rencontre a été motivé par cette seule et unique peur. La peur de l'oubli.

Aujourd’hui, j’ai un trop plein de ces vanités vendues sur les réseaux sociaux. Un trop plein des vies trop parfaites, des démonstrations de positivisme qui ne tentent qu'à étouffer nos souffrances. J'ai compris que nos souffrances sont spécifiquement ce qui nous fait grandir. Il y a 10 ans, si cet homme ne m’avait pas larguée, si je n’étais pas tombée dans un puit sans fond, jamais je n’aurais avancé. Jamais je ne me serai battue. Jamais. La souffrance m’a aidée, même si je ne le vois que maintenant. Choisis tes batailles, que Mark dit dans son livre.

Je ne suis pas fataliste, triste ou déçue en écrivant ces lignes. Je me sens juste éclairée. Comme touchée par la grâce. Maintenant, tout me semble possible, puisque rien n’était vrai avant. Si je choisi mes batailles, je n’ai pas peur de souffrir pour elles. Mon rêve d'immortalité est désormais tout autre. Et que fait-on quand on n’attend plus de reconnaissance, de réussite, quand on arrête de se convaincre que tout va bien même quand ça va mal ? Quand on comprend que s’en foutre ce n’est pas répondre à la fatalité, mais au contraire, c'est se répondre à soi même qu’il n’y a rien à prouver à personne ? On se laisse vivre tout simplement. Chaque situation, chaque choix, chaque discussion apparaît sous un autre angle. Finalement, on s’en fout, et c’est très bien comme ça. La voilà, la félicité.

Je terminerai avec ce paragraphe du livre de Mark Manson, qui m’a tirée un bon gros paquet de larmes : « Tu es génial. Déjà. Que toi-même ou les autres en ayez conscience ou pas. Et pas parce que tu as lancé une appli pour iPhone, que tu es sorti diplômé un an à l’avance ou que tu as acheté un bateau à la con. Tu l’es parce qu’en pleine confusion, tu continues de privilégier ce qui compte à tes yeux. (...) Comme nous tous, tu es amené à disparaître. Pourquoi ? Parce que tu auras eu la chance de naître, recevant toi aussi le cadeau de la vie. »

Et j'ajouterais, qu’il n’y a vraiment plus que ça qui compte maintenant. La Vie.

dimanche 4 août 2019

J’ai 35 ans

Cette année, nous sommes partis deux semaines en vacances en Vendée avec la petite. Nos premières vacances en famille (coeur coeur). Une connexion 4G digne de ”Outsiplou-les-Bains-de-Pieds”, pas de WiFi, et une bonne résolution : DÉCONNECTER (j’ai d’ailleurs (encore) supprimé Instagram et Twitter de mon téléphone).

Je ne connaissais pas la Vendée. Par contre, j’ai bien connu la Charente Maritime où j’y ai passé toute mon adolescence. La Vendée y ressemble beaucoup, avec ses routes sinueuses et ses larges forêts de pins. L’odeur des arbres, les lézards qui filent devant toi, les petits oiseaux qui n’ont pas peur de venir gratter une miette de pain sur ta terrasse. Tout ça, m’a fait remonter un tas de souvenirs et plein de nostalgie de cette adolescence heureuse (mais parfois malheureuse aussi, comme tous les ados). J’ai ressassé tous les souvenirs, les bruits, les odeurs, les amis (et les amours) rencontrés. Chaque jour je m’y replongeais comme dans un bon vieux roman empreinte parfois de tristesse de ces moments révolus.

Et puis, un matin, le constat : je ne suis plus cette ado. J’en suis très loin. Je suis même plutôt une adulte. Une vraie de vraie : j’ai 35 ans, je suis maman, ma fille va avoir un an. Je n’ai jamais complexé sur mon âge, mais là, je me suis comme ”réveillée”. Mince ! J’ai 35 ans ! Fini de jouer les adolescentes. Une petite voix dans ma tête m’a répétée : ”Ça y est ? Tu percutes ? Tu vas arrêter de chercher sans cesse la reconnaissance ? Arrêter de sombrer dans tes complexes ? Et mon corps ceci, et mon poids cela, et mes abonnés gna gna gna... Tu n’as plus 15 ans !”.

C’est vrai... Je n’ai plus 15 ans.

Puis cette envie aussi. Celle de créer. Et toutes celles que je refoule sans cesse à la porte de ma raison (ou de ma bêtise) : peindre, couper, coller, dessiner, écrire, cuisiner... FAIRE ! Alors qu’est ce que j’attends ? Malgré toutes les bonnes résolutions faites à maintes reprises ?

Ce dont je me suis rendue compte, c’est que je passais bien trop de temps sur les écrans. Loupant les meilleurs moments de la vie. Trop de temps à me préoccuper de ma ”communauté”, des réseaux sociaux, de ma notoriété, de ce que je représente. Et je le sais. Bon sang je le sais. D’ailleurs, combien de fois je ne te l’ai pas déjà rabâché ? Mais cette fois je sens que c’est différent. C’est vraiment différent.

Je suis rentrée bronzée, reposée, requinquée, sans aucune idée, mais avec cette forte intuition : tout couper (non, pas ”supprimer”). J’ai en tête l’exemple de JK Rowling, qui s’impose à moi comme un modèle. Elle n’avait pas internet. Pas d’Instagram, de Facebook, de toutes ces choses. Elle ne s’est jamais laissée déconcentrée par tout ça. Et bon nombre sont les grands écrivains qui ne s’en préoccupent pas non plus...

Depuis le temps que je le sais... Et aujourd’hui j’ai 35 ans. Ma sœur, qui a 5 ans de plus que moi, vit complètement déconnectée de tout ça. Elle n’a ni Facebook, ni Instagram, et encore moins Twitter. L’autre jour, tellement déconnectée, elle nous a demandé : ”Mais c’est quoi en fait ”Balance ton quoi?” d'Angèle ?”. Même si d’instinct nous avons ris de son innocence (à 40 ans), par la suite j’ai ressenti beaucoup d’admiration. Elle était vierge de tout un tas de trucs. Elle mène une existence heureuse, créative, entourée de son mari et de ses enfants. Loin de tout ce qui se passe dans le monde 2.0.

Je te l’ai déjà tellement dit. J’aspire à ça. Alors fini Instagram, fini Twitter. Revenir à l’essentiel : écrire (sur le blog et la newsletter, puis peut-être sur Facebook que j’ai si bien filtré). M’éloigner des sirènes trop tentantes de l’apparence. De la vie parfaite. Du faux. Du paraître.

Oui. C’est ça. Je ne suis pas une influenceuse et je ne veux pas l’être. Je suis une maman. Je suis une artiste (j’ose le dire). Je suis une auteure, une écrivain. Je raconte des histoires. Et je ne veux plus que me concentrer là dessus : rechercher la joie dans la créativité. Rechercher la joie tout court !

J’ai 35 ans et ma fille va déjà avoir un an. Il est temps de tourner des pages. Et vraiment commencer ce nouveau chapitre.

jeudi 23 mai 2019

Je t'aime, moi non plus

Je l'ai encore fait. J'ai laissé mon égo prendre le dessus. A relire tout le contenu que j'ai écrit sur mon blog ces dernières années, il est évident que la source du problème est là. Je laisse mon égo prendre le dessus. Tout le temps.

Mon égo, je l'ai appelé Martha Stewart. Et j'en avais déjà fait un (très bon) article à l'époque. Mon égo, c'est lui qui veut briller en société, qui veut faire du chiffre. Qui veut des explications. Il pense qu'il y a une manière de réussir sa vie, et une manière de la rater.


Oh mais je te rassure, mon égo ne me veut pas que du mal. Il veut me protéger aussi. Il tente par tous les moyens de me faire rester dans ma petite zone de confort. De cette manière on ne tombe pas, on n'est pas déçu, on ne se fait pas mal. L'égo c'est la peur, c'est cette petite voix qui te dit que c'est mieux de ne pas essayer, car il faudra faire des efforts, avoir du courage. Et l'égo, il n'est pas très courageux.


Avec le blog, avec Instagram, c'est souvent mon égo que je laisse parler. On a des discussions très organisationnelles lui et moi : "Alors si tu postes cette photo, et que tu utilises tel hashtag, c'est certain ça fera un carton. Pour le blog, si tu écrits tel article, on te lira. Bon si j'étais toi, je ne dirais pas qui tu es, et je n'essaierai pas autre chose. Déjà que tu m'as fait accepter l'idée de ton livre… Avoue c'était quand même gros… Alors ta nouvelle lubie de collage photo, faudrait pas trop poussé Martha hein."

Et il prend le dessus.

Je suis sûre que tu vois exactement où je veux en venir. Que toi aussi tu as cette petite discussion interne constante avec ton égo. Qu'il t'empêche de réaliser des grands choses parce que lui et toi, vous n'êtes pas tout à fait d'accord avec la définition de "grandes choses". Ton égo il pense que ta vie devrait être comme un reportage de TF1 : se lever tous les matins à 5h et tout plaqué pour aller vivre sur une plage du Brésil. Alors que toi, dans le fond, tout ce que tu veux c'est réussir cette tarte aux pommes qui te rappelle aux bons souvenirs de ton enfance.


Mon égo à moi, il me dit toujours que je dois accomplir des grandes choses sur le web. Que je dois monétiser mon blog, faire du chiffre, devenir une influenceuse, avoir plein d'abonnés. Alors que moi je ne me sens pas à l'aise avec tout ça. Pas à l'aise avec mon image, avec le fait de montrer ma vie en mode TV réalité. Je trouve ça trop facile et pas honnête d'abuser des techniques de digital marketing. Moi j'ai envie d'être une artiste, et pour être une artiste, il faut faire parler son coeur, ses émotions. Se demander : "Qu'est ce que je ressens là maintenant et comment le retranscrire ?"


Ce n'est pas évident de sortir de ce schéma, de faire taire cette petite voix. Pas évident d'arrêter de se comparer. Pourtant, c'est scientifique, ton cerveau se dirigera toujours vers le moindre effort, pour t'économiser de l'énergie pour les choses vitales de la vie. Ayant perdu son instinct primitif de combattre contre des vrais prédateurs (un lion, un mammouth, ou un homme des cavernes enragé), il considère les petits efforts de la vie comme des vrais dangers.


Pourtant tout va bien. Je te l'assure, tout va bien. On peut ouvrir un blog sans devenir une star du web. On peut avoir un compte Instagram sans jouer le jeu de l'algorithme. On peut réellement choisir ce qui nous fait vibrer, sans se complexer de la vie du voisin à qui semble tout réussir.


Du coup, j'ai repris mon clavier et j'ai demandé à mon égo de la fermer cordialement.


Pas mal, non ?





Pour aller plus loin :



dimanche 12 mai 2019

M. alias Odile Sacoche


J'ai regardé quelques minutes la barre verticale clignoter au début de cet article. Je ne savais pas vraiment si je devais l'écrire. C'est drôle, je ne me sens plus légitime d'écrire sur mon propre blog. Comme si, ce n'était plus vraiment moi. Comme si, ce n'était plus vraiment juste. Il s'en est passé des choses depuis mon dernier article en mars 2019. Et encore plus ces 8 derniers mois.


Tout d'abord je suis devenue maman. Et cela a chamboulé toutes mes priorités et mon quotidien aussi. Ma façon de m'organiser. De dormir. Tout. Je pensais que je t'en parlerai plus ici, et puis finalement pas. Venir ici, je ne le fais plus de manière instinctive.


J'avais repris la newsletter pendant tout un moment. Chaque semaine je vous envoyais des petites nouvelles. Et je dois t'avouer que j'adore ce format. Et puis pareil, j'ai décidé de mettre la newsletter en pause, elle aussi. Parce que cela ne me semblait plus juste. Parce que ce qui m'occupe en ce moment, c'est cette dualité entre M. et Odile Sacoche.


M. c'est moi, derrière mon écran. M. c'est Melody. Bon sang. C'est dit, c'est écrit. Je m'appelle Melody. Et je sens que je suis arrivée à un moment où j'ai envie d'être entièrement moi. Ne plus me cacher. Je veux dire, plus du tout.


Il y a un an, j'ai commencé à écrire un livre. Et là où je pensais ne plus tenir, il s'avère que c'est le projet qui me motive le plus depuis longtemps. Une amie m'a poussée à suivre un programme de coaching d'auteur, et je me suis prise au jeu. Mais surtout, c'est en allant faire un tour au rayon "Jeunesse" de la Fnac que je me suis rendue que c'est là que je voulais être. Tout ça, je l'ai partagé ces derniers mois dans la newsletter.


Voilà. Ca aussi c'est dit. Depuis un an, je suis en train d'écrire un roman jeunesse. Et il occupe (presque) tout mon esprit. Quand je me suis posée la question de la publication (car oui, je veux aller au bout des choses), j'ai su que c'était avec mon vrai nom que je voulais le publier. Parce que cela ne faisait aucun sens de le publier en tant qu'Odile Sacoche. Et d'ailleurs, qui est cette Odile finalement ?


Alors petit à petit, j'ai décidé de me réapproprier mon espace web. Moi, Melody. De mon vrai nom, Melody Miroir, auteure du blog Odile Sacoche. Il est encore trop tôt pour dire que je vais complètement tourner la page de ce blog. Trop tôt pour ouvrir un nouveau site à mon nom. Après tout, j'écris ici depuis plus de 8 ans. Ce blog m'a apportée tellement de chose.


Mais j'avais besoin que vous sachiez enfin qui je suis. Que vous puissiez suivre l'évolution de mes écrits aussi. En tant que Melody, et non pas en tant qu'Odile. Que mon nom apparaisse quelque part. Pour vrai.


... et puis, je voulais que ma fille soit fière de moi. Je voulais aussi que mes parents soient fiers de moi. Honorer le prénom et le nom qu'ils m'avaient un jour donné. Et dire à mon père : "Papa, je suis fière de porter ton nom".


Bonjour, je m'appelle Melody Miroir. Je suis une graine d'écrivain, et enfin, enfin, j'ai décidé de me révéler.