dimanche 17 septembre 2017

Meet Martha Stewart

J'étais en train de scroller mon feed Facebook. Tu vois, je ne suis pas complètement désintoxiquée des réseaux sociaux, et Facebook étant le seul réseau que j’ai gardé, ce matin-là, un café à la main je scrollais. C'est comme ça que je suis tombée sur l'article d'une blogueuse que je ne suivais plus qui expliquait comment elle était devenue blogueuse pro. A vrai dire, je ne sais pas pourquoi j'ai cliqué, je ne sais pas pourquoi je l'ai lu, dans le fond, mon "vrai moi" savait que ça me ferait du mal. Mais je l'ai lu. Après tout, je suis un être humain. Et c'est là, que Martha Stewart s'est manifestée dans ma tête.

"Tu vois, elle y est arrivée, et pas toi. Quand je pense qu'elle a ouvert son blog après toi... Peut-être que si tu continues de lire l'article tu sauras comment faire ? Parce que clairement toi, tu ne sais pas comment faire. Franchement tu laisses ton blog à l'abandon depuis des mois... La gêne ! Et puis, faut que je sois honnête avec toi, ce que tu fais ça ne sert à rien. Mais vraiment. C'est complètement inutile. Alors pourquoi tu continues ? De toute façon tu ne seras jamais cette blogueuse, tu n'as pas son talent. Non vraiment. Je dis ça pour ton bien, arrête tout de suite. Tu sais cette liste de toutes les choses que tu avais envie de faire, celle que tu as écrite pendant les vacances ? Ne les fais pas. Ça ne sert à rien, tu n'arriveras pas au bout, tu n'auras pas le temps et en plus tu n'arriveras pas à le faire comme tu le veux et le résultat sera moche. Écoute moi, ne te fais pas du mal pour rien. Arrête de rêver et continuer de te plonger dans Outlander, cette série te fais vraiment du bien. Vraiment, ne t'y remets pas, un blog de plus dans l'Univers, cela n'apporte rien à personne, depuis le temps, tu es complètement dépassée..."

J'ai fermé le clapet de ma tablette. Je me suis mise à réfléchir. J'avais de la peine. Je me suis dit : "Elle a raison, c'est mieux que j'arrête. Il me reste 2 jours de congé, je ne vais pas les dépenser à remettre le blog sur pied, parce que de toute façon, dans 1 semaine j'en aurais déjà marre".

C'est à ce moment-là, qu'une autre minuscule petite voix s'est manifestée. "Non" a-t-elle dit.

Non.

"Non, ne te lance pas encore dans ce schéma. Non, n'écoute pas Martha Stewart. Non, ne la laisse pas gagner. Vas te refroidir les idées (je me suis lavé les cheveux), et prends ton clavier. Tu peux le faire, et tu le feras pour toi ! Ne la laisse pas gagner !"

Et comme ça, j'ai pris mon clavier pour te parler de Martha Stewart.

Martha qui ?


Selon Melissa Ambrosini, dans son dernier livre "Mastering Your Mean Girl", nous avons toute cette voix dans notre tête. Et je te sens acquiescer de la tête. Je dirais même que lorsque Martha Stewart s'est mise à me parler, tu t'es dit que toi aussi tu l'entendais. Martha Stewart, c'est notre Mean Girl, autrement dit, notre méchante fille. C'est notre égo. Et notre égo, crois-moi, ne nous veut pas que du bien.

L'égo, il veut prendre toute la place. Il veut tirer la couverture pour lui. Il veut gagner, briller, être reconnu. Il veut être la star. Il veut que tout soit parfait, et pour que tout soit parfait, il se compare. Il regarde le jardin d'à côté qui est magnifique, et pour éviter de souffrir (parce que, ça peut être difficile d'entretenir son propre jardin), il te dit d'emblée que ce se ne sera pas possible d'avoir le même. L'égo, c'est ce boulet à ton pied qui t'empêche de faire des choses. L'égo, c'est celui qui te dira que c'est mieux de rester dans ton canapé plutôt que de tenter de faire quelque chose. Parce que, si ce que tu fais n'est pas "parfait", selon lui, cela ne vaut pas la peine. L'égo se nourrit de peur. Il t'empêche clairement de vivre la vie que tu veux. Moi, cette Mean Girl, cet égo, j'ai décidé de l'appeler Martha Stewart, symbole de la femme parfaite. Parce que Martha, elle mène tout de front.

Un égo trop protecteur


En fait, notre égo ne nous veut pas que du mal. Du moins, pas complètement. Ce qu'il veut finalement c'est nous protéger des dangers, de la souffrance. Sans lui, et sans ce brin de "conscience", on traverserait la route sans regarder et on se ferait direct écraser par une voiture. Sans lui, et sans cette petite peur toujours un peu présente, on passerait notre main sur une flamme et on se brûlerait. Dans la théorie, l'égo nous veut du bien. Il veut nous empêcher de souffrir. De nous faire mal. Voir de mourir. Sauf que cet égo a tendance à tout mélanger et que c'est un sale petit trouillard. Il confond "danger de mort" et prise de risque. Il se nourrit des critiques que tu reçois, celles qui ne viennent pas du coeur, celles qui sont faites pour te faire mal et il les réutilise contre toi. Il t'enferme dans une sorte de cercle vicieux au beau milieu de "la vallée de la peur".

Après avoir lu le livre de Melissa Ambrosini cet été, je me suis rendue compte à quel point Martha Stewart pouvait prendre le dessus et m’empêcher complètement de faire des choses. Elle m'empêche simplement d'essayer. Quand j'ai ouvert ce blog, je ne le faisais que pour "me sentir mieux". Pour "tuer mes dimanches ennuyeux". J'avais juste besoin de parler, de partager. D'écrire. De sortir tous ces (res)sentiments que j'avais en moi. Lorsque Martha s'est rendu compte qu'elle pouvait en tirer un peu de gloire, elle a pris les devant. Elle s'est dit qu'elle pouvait briller de mille feux, devenir une star, être aimée, adulée, chérie. Peut-être même signer des autographes en rue. Quand elle a réalisé que ce n'était pas comme ça que ça marchait, elle m'a simplement mis en tête que tout était de ma faute et que si je n'avais pas été une grosse nulle depuis le début, cela ne serait pas arrivé... Je me suis donc nourrie de ses critiques, et des critiques des autres. Me disant que cela ne valait tout simplement plus la peine d'essayer. Je me suis construit une jolie petite maison dorée dans "la vallée de la peur". Si je ne fais rien, je ne serai pas critiquée ni par les autres, ni par Martha, et tout ira pour le mieux. Ainsi, Martha dormait en paix, et mon "vrai moi" à l'intérieur se nourrissait de vieux pain rassit.

Faire les choses pour soi-même


Mais petit à petit, j'ai découvert le secret de Martha et j'ai appris à la reconnaître. J'ai compris que quand elle se manifestait, il ne fallait pas entrer dans un rapport de force avec elle et ne pas tenter de l'évincer. De toute façon elle aura le dernier mot. Il fallait plutôt "l'entendre" (et non l'écouter) et se demander d'où venaient toutes ces critiques. D'où sort-elle tout ça cette foutue Martha ? Quand j'ai commencé à dresser la liste de toutes ces choses que j'avais envie de faire (j'y reviendrai), j'ai ressenti une vraie joie. Je sentais les étoiles dans mes yeux, je me sentais vivante. Je me disais que j'avais plein de choses géniales à faire, ou à dire. Je me voyais déjà faire telle ou telle chose. Je retrouvais le sourire. En réalité, c'était mon "vrai moi" qui échafaudait un plan d'évasion. La solution pour passer en travers des mailles du filet de Martha, c'était de me reconnecter à cette joie.

Dans son livre, Melissa Ambrosini explique que nous avons toujours le choix. Il s'agit de choisir entre la peur et l'amour. Et lorsque Martha parle, se demander si son discours vient de l'amour ou s'il vient de la peur. Il en va de même pour une critique. Lorsque quelqu'un te dit quelque chose, demande-toi si cette personne le fait par amour (pour te faire avancer) ou par peur (pour te saper le moral).

Ce n'est pas un chemin facile. Il y a des jours où Martha prendra le dessus, mais je pense que la première étape c'est déjà de la reconnaitre. Se rendre compte que cette critique interne, ce n'est pas vraiment nous. Ne nous résumons pas à cette voix qui nous flagelle. Ne prenons pas racine dans "la vallée de la peur", et tenons nous à notre plan d'évasion. Reprenons notre liste et attaquons-nous au premier point en faisant un petit pas pour l'atteindre. Il existe une contrée magnifique, flamboyante, lumineuse, pleine d'idées, de projets et de réalisations. En route ! Tu as toutes les ressources nécessaires pour y arriver. Le chemin pour y arriver est simple : cette contrée se trouve juste fond de ton coeur. Et je te promets, qu'il y fait bon vivre !

 

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mardi 12 septembre 2017

Pour toi j'ai testé : une semaine sans téléphone... Ou presque !

Cela s'est fort ressenti ces derniers mois que j'avais un grand besoin de me déconnecter. Quand j'y pense, la dernière fois que je me suis complètement déconnectée, c'était la première année où nous sommes partis en vacances ensemble mon homme et moi... C'était il y a 7 ans... À cette époque, nous partions dans le chalet de mes parents, dans un camping, au milieu de la forêt, sans connexion wifi. D'ailleurs, je n'avais pas de tablette, et on ne parlait pas encore de 4G. Depuis, je vis littéralement scotchée à mes écrans et ces dernières années, je me suis complètement perdue. Je suis passé du blog humeur, au blog beauté, au blog humeur, à la blogueuse pro, à la free-lance qui lance sa marque, à plus rien du tout. J'ai multiplié ma présence sur les réseaux sociaux, mon téléphone greffé à la main.

Cela n'a pas eu que du négatif. Comme je l'avais mentionné dans un de mes articles, cette soif de reconnaissance s'est traduite en une soif d'apprendre, et sans m'en rendre compte, je me suis formée à un nouveau métier. Depuis un an, je suis devenue content creator et community manager à temps plein, moi, styliste de formation. Je trouve que l'Univers à un sens de l'humour plutôt fin, puisque d'une certaine façon, je suis devenue blogueuse pro, mais pas à mon compte (et en alliant la sécurité de l'emploi, que rêver de mieux).

Depuis un an donc, j'ai pris conscience de tout un tas de choses. J'ai dû analyser le comportement des internautes pour le compte de mon travail, et comprendre les différentes stratégies web. Parallèlement à ça, les 6 premiers mois, j'ai aussi tenté vainement de monter ma petite société (qui entre temps s'est bien lamentablement plantée). J'ai continué à me former sur Instagram et Facebook. J'ai reçu un téléphone de société.... Un deuxième smartphone. Un deuxième compte. Encore plus de connexion. Il était donc temps, de couper le cordon des réseaux sociaux.

Une semaine en mode avion


Quelque temps avant de partir en vacances, j'ai écrit cet article qui s'annonçait comme un adieu, en disant au revoir aussi à ma "communauté" sur Instagram. Je n'en pouvais tout simplement plus. Et la veille de partir dans le Sud de la France, une idée est venue frapper à ma porte : "Et si je partais une semaine sans téléphone ?" Ça sonnait comme une petite révolution. C'était presque jouissif. Comme je suis aussi une angoissée atteinte de controlite aigüe, j'ai décidé de couper la poire en deux et de mettre mon téléphone en mode "avion". En même temps, j'ai supprimé Instagram et Twitter de mon iPad pendant 1 semaine pour ne garder que Facebook et mes mails pour communiquer avec mes parents.

J'avais peur de ne pas tenir le coup, mais il s'avère que plus les jours avançaient et moins j'avais envie de rallumer mon téléphone. Dans cette spirale, j'ai également supprimé Instagram et Twitter de mon iPhone, et à l'heure où je t'écris, je n'ai pas l'intention de les réinstaller.

Ce que ça m'a appris


Tout d'abord, pendant cette semaine de vacances, j'ai vraiment pu être là. Je n'ai pas cherché à partager mes faits et gestes. J'ai profité du coucher de soleil avec mon homme, ou avec moi-même. On a passé des soirées en terrasse à refaire le monde, sans être interrompu par la vibration de mon téléphone. J'ai simplement profité du repas, du moment présent, sans avoir peur de "tout ce qui allait se passer pendant mon absence" et sans me dire "oh et si je partageais ça, ça va bien donner dans mon feed Instagram, ou faire marrer la galerie sur Twitter".

Ensuite, petit à petit, l'envie d'écrire est revenue. J'ai en effet un tas de choses à partager, mais le fait de les partager tous les jours, à chaque moment de la journée, me faisait perdre de la "consistance". Plus tu es présent sur les réseaux sociaux, moins tu en as à dire. Et finalement, tu partages une petite idée, plutôt qu'un article qui vaut la peine qu'on s'attarde dessus. Être partout, c'est aussi n'être nulle part.

Enfin, je me suis sentie (et je me sens encore) vraiment mieux. Le danger avec Instagram, c'est cette comparaison incessante avec la vie des autres. J'avais beau ne m'abonner qu'à des comptes inspirants, il n'empêche que je me comparais sans cesse à cette inspiration : je ne suis pas assez talentueuse, je n'ai rien à dire, je n'ai rien à partager, à quoi ça sert que je le fasse, je ne réussis rien, les autres le font tellement mieux que moi, je ne sais pas prendre de photos, etc. Finalement, plutôt que de contribuer à l'amélioration de mes points forts (l'écriture par exemple), j'essayais d'exceller dans mes points faibles (et de m'énerver parce que je n'y arrivais pas).

Quant à Twitter ? J'avais l'impression que c'était le réseau que je préférais, et finalement, je me suis rendue compte que j'y passais plus mon temps à fouiner les derniers petits potins croustillants, plutôt que d'y faire quelque chose qui avait vraiment du sens. Franchement, on s'en fout de mon live tweet durant The Voice, et de savoir quelle est l'issue de la dispute entre blogueuse X et blogueur Y.

Faire taire Martha Stewart.


Ce n'était qu'une petite semaine de vacances, et pourtant elle m'a grandement appris. J'ai compris que ces derniers temps, j'avais tendance à laisser parler Martha Stewart : cette petite voix dans ma tête qui me disait que j'étais nulle et qui était alimentée par toutes les autres critiques négatives que je recevais. L'être humain à cette fâcheuse tendance à n'écouter que l'unique critique négative qu'il a reçu, plutôt que les 150 retours positifs. Je me suis concentrée sur les mauvaises personnes : ma critique interne et externe. Or, aucune des deux ne me faisait vraiment avancer. Au contraire, j'avais plutôt tendance à reculer et à en faire des excuses : "De toute façon à quoi ça sert que je fasse tout ça ? Autant rester dans mon canapé et regarder Netflix, là au moins je serai tranquille !" Et je peux te dire que ça, c'est certain. Ne sors jamais de ta zone de confort, et tout ira pour le mieux ! Pas de risque, pas d'attente, pas de déception !

Et aujourd'hui ?


J'ai compris l'importance de se déconnecter. Quand j'ai commencé le blog, la technologie, l'affluence de média et la possibilité de se connecter aux internets n'étaient pas les mêmes. Avant, on devait se connecter (Ô le doux son du modem 56k), aujourd'hui on EST connecté. C'est là toute la différence. Avant, je n'étais pas à ce point confrontée à la vie (parfaite) des autres. Pour le moment, je ne ressens donc pas le besoin de reprendre Instagram ou Twitter. Je pense que le monde tourne très bien sans moi là-bas. Cela me permettra sans doute de créer à nouveau du contenu qui a plus de valeur à mes yeux et concentrer mon attention sur une seule chose. Arrêter de me disperser. Je me sens finalement plus "blogueuse" qu'influenceuse. Je commence d'ailleurs à entrevoir une petite lumière au bout du blog, et je me dis qu'il y a encore des jolies choses à faire ici.

Ce que je retiens de tout ça, c'est que la culpabilité de ne pas être à la hauteur, ou pas assez bien, nous tire vers le bas. Qu'à trop vouloir être connecté aux autres, on se déconnecte de soi-même, de qui on est vraiment. Qu'il faut prendre le temps de s'écouter, loin des écrans, loin des médias, pour pouvoir se ressourcer dans la simplicité et redevenir soi-même.