Je ne connaissais pas la Vendée. Par contre, j’ai bien connu la Charente Maritime où j’y ai passé toute mon adolescence. La Vendée y ressemble beaucoup, avec ses routes sinueuses et ses larges forêts de pins. L’odeur des arbres, les lézards qui filent devant toi, les petits oiseaux qui n’ont pas peur de venir gratter une miette de pain sur ta terrasse. Tout ça, m’a fait remonter un tas de souvenirs et plein de nostalgie de cette adolescence heureuse (mais parfois malheureuse aussi, comme tous les ados). J’ai ressassé tous les souvenirs, les bruits, les odeurs, les amis (et les amours) rencontrés. Chaque jour je m’y replongeais comme dans un bon vieux roman empreinte parfois de tristesse de ces moments révolus.
Et puis, un matin, le constat : je ne suis plus cette ado. J’en suis très loin. Je suis même plutôt une adulte. Une vraie de vraie : j’ai 35 ans, je suis maman, ma fille va avoir un an. Je n’ai jamais complexé sur mon âge, mais là, je me suis comme ”réveillée”. Mince ! J’ai 35 ans ! Fini de jouer les adolescentes. Une petite voix dans ma tête m’a répétée : ”Ça y est ? Tu percutes ? Tu vas arrêter de chercher sans cesse la reconnaissance ? Arrêter de sombrer dans tes complexes ? Et mon corps ceci, et mon poids cela, et mes abonnés gna gna gna... Tu n’as plus 15 ans !”.
C’est vrai... Je n’ai plus 15 ans.
Puis cette envie aussi. Celle de créer. Et toutes celles que je refoule sans cesse à la porte de ma raison (ou de ma bêtise) : peindre, couper, coller, dessiner, écrire, cuisiner... FAIRE ! Alors qu’est ce que j’attends ? Malgré toutes les bonnes résolutions faites à maintes reprises ?
Ce dont je me suis rendue compte, c’est que je passais bien trop de temps sur les écrans. Loupant les meilleurs moments de la vie. Trop de temps à me préoccuper de ma ”communauté”, des réseaux sociaux, de ma notoriété, de ce que je représente. Et je le sais. Bon sang je le sais. D’ailleurs, combien de fois je ne te l’ai pas déjà rabâché ? Mais cette fois je sens que c’est différent. C’est vraiment différent.
Je suis rentrée bronzée, reposée, requinquée, sans aucune idée, mais avec cette forte intuition : tout couper (non, pas ”supprimer”). J’ai en tête l’exemple de JK Rowling, qui s’impose à moi comme un modèle. Elle n’avait pas internet. Pas d’Instagram, de Facebook, de toutes ces choses. Elle ne s’est jamais laissée déconcentrée par tout ça. Et bon nombre sont les grands écrivains qui ne s’en préoccupent pas non plus...
Depuis le temps que je le sais... Et aujourd’hui j’ai 35 ans. Ma sœur, qui a 5 ans de plus que moi, vit complètement déconnectée de tout ça. Elle n’a ni Facebook, ni Instagram, et encore moins Twitter. L’autre jour, tellement déconnectée, elle nous a demandé : ”Mais c’est quoi en fait ”Balance ton quoi?” d'Angèle ?”. Même si d’instinct nous avons ris de son innocence (à 40 ans), par la suite j’ai ressenti beaucoup d’admiration. Elle était vierge de tout un tas de trucs. Elle mène une existence heureuse, créative, entourée de son mari et de ses enfants. Loin de tout ce qui se passe dans le monde 2.0.
Je te l’ai déjà tellement dit. J’aspire à ça. Alors fini Instagram, fini Twitter. Revenir à l’essentiel : écrire (sur le blog et la newsletter, puis peut-être sur Facebook que j’ai si bien filtré). M’éloigner des sirènes trop tentantes de l’apparence. De la vie parfaite. Du faux. Du paraître.
Oui. C’est ça. Je ne suis pas une influenceuse et je ne veux pas l’être. Je suis une maman. Je suis une artiste (j’ose le dire). Je suis une auteure, une écrivain. Je raconte des histoires. Et je ne veux plus que me concentrer là dessus : rechercher la joie dans la créativité. Rechercher la joie tout court !
J’ai 35 ans et ma fille va déjà avoir un an. Il est temps de tourner des pages. Et vraiment commencer ce nouveau chapitre.
- A lire aussi : un très bon article en anglais de Seth Godin, sur le phénomène de la célébrité sur le web.
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