jeudi 31 mars 2016

Vis tes rêves !

Je ne vais pas te mentir, j'ai été relativement touchée par ce qu'il s'est passé le 22 mars dernier. Alors que j'étais au 8ème étage de ma tour d'ivoire, à attendre sagement avec mes collègues que le chaos cesse, un million de choses me sont passées par la tête. La peur avant tout, l'angoisse, et puis des questions plus existentielles comme tu peux t'en douter. Je n'ai pas envie de jouer au jeu du "j'y étais" ou au jeu du "j'aurais pu y être". Je suis Bruxelloise, je travaille à la gare Centrale, et bien sûr, comme à peu près tous les Bruxellois que je connais, je suis passé un nombre incalculable de fois par Maelbeek. L'année passée, je prenais l'avion pour Barcelone, à Zaventem. Tu sais, Bruxelles c'est tout petit, alors oui, on connait tout. On passe partout. On y est tous allé. On sait là contre. Je ne veux pas te dire que j'aurais pu y être ou que j'avais justement décidé de ne pas prendre le métro ce jour-là. Il s'avère que je n'y étais pas. Ce n'est pas de la chance. Ce n'est pas du hasard. C'est comme ça. Alors oui, le bal des sirènes des pompiers et des policiers ce jour à la gare Centrale n'a fait que renforcer la panique qui régnait au bureau. Mais je n'y étais pas. Ce jour là. À Maelbeek. Je n'y étais pas... Et quand je pense à ceux qui y étaient, qui y étaient vraiment, pas ceux qui "ont failli", je me dis que j'ai de la chance. Mes proches et moi nous avons de la chance. Je suis entière, je suis en vie. Tout simplement.

Il y a quelques semaines, alors que j'étais dans le tram 92 pour me rendre à Parc (comme tous les matins), je tombais sur une phrase dans un de ces nombreux livres que je lis : "Et si aujourd'hui c'était votre dernier jour, à quoi le passeriez-vous à faire ?" À cette époque, je n'avais pas donné ma démission, j'étais malheureuse professionnellement, et dans ce tram, pour me rendre au boulot, je me suis dit : "Oh beh ce qui est sûr c'est que je ne le passerais pas dans le tram pour me rendre au boulot". Aujourd'hui je ne cesse de penser à ça et à ce 22 mars. Et si, parmi les victimes, il y avait comme moi à l'époque, des gens qui se rendaient au travail le cœur lourd. Le cœur lourd de cette routine, de ce metro-boulot-dodo. Des gens qui se disaient "Demain, c'est sûr, je réaliserai mes rêves, je n'en peux plus de ce travail. Je n'en peux plus de mon patron. Oui demain, je m'y mets." Mais il n'y a pas eu de demain.

Aujourd'hui est un cadeau

Parce qu'on ne sait jamais s'il y aura un demain. On sait qu'il y a un aujourd'hui. Un maintenant. Vivre l'instant présent, cette phrase prend tout son sens. Aujourd'hui je me dis que la vie est trop belle et trop précieuse pour penser à des demains. Je me dis que c'est maintenant qu'il faut vivre ses rêves ou du moins tout donner pour les construire. Peu importe ce que sont ces rêves : avoir des enfants, construire une maison, voyager, changer de vie, changer de boulot, lire 252 livres, devenir blogueuse,...

Il y a un an de cela, j'ai pris conscience que je voulais vivre mes rêves. J'ai pris conscience de l'or que j'avais entre les mains, toi mon blog, toi lecteur. J'ai pris conscience qu'étant petite j'avais plein de rêves mais surtout celui que j'ai un peu abandonné à trop courir après le temps : dessiner. J'ai toujours dit en riant que j'étais née avec un crayon dans la bouche. Je me souviens de ces soirées après l'école où je me dépêchais d'étudier pour pouvoir peindre et dessiner mes héroïnes de BD préférées. J'ai fait le stylisme, car je pensais que l'illustration ne me mènerait nulle part. J'ai travaillé dans des boites qui m'ont brimées, mis dans un carcan, couper mes ailes. Et je n'ai qu'une envie en pensant à tout ça, c'est de les déployer tout grand. Je veux voler !

Alors,  oui j'ai peur, c'est vrai. Dans le bus je regarde mon voisin de travers quand je le vois fouiller dans son sac. Mais tout à l'heure en écoutant la BO de ce merveilleux film qu'est Walter Mitty, je me suis dit que je ne devais pas avoir peur. Ma vie est merveilleuse. Je suis tellement bien entourée, je ne manque de rien. Je ne veux pas penser que ce monde est affreux. Je suis aimée, soutenue. Je suis riche d'un tas de choses, et je ne laisserai personne m'enlever tout l'espoir que j'ai créé cette dernière année. Réduire à néant tout  ce que je me suis appliquée à construire. Je veux vivre, rire, sentir, aimer. Je veux créer, écrire, dessiner. Je veux être toutes ces personnes que je rêve de devenir et je veux me donner tous les moyens du monde pour y parvenir. Comme Walter Mitty, je veux vivre mon aventure.

Vivre ses rêves et partir à l'aventure

Si je te dis tout ça, c'est pour que tu n'aies plus peur toi non plus. Ne sois pas cette personne que j'étais il y a quelques mois, à se lever les pieds de plombs pour aller travailler et subir sa vie. Si tu as un rêve, il n'est pas trop tard pour l'accomplir. Comme moi, tu peux prendre des risques raisonnées, commencer par une petite étape. Tu sais, ce fameux mail ou ce fameux coup de fil qui n'attendent que toi. Vis tes rêves. En hommage à tous ceux à qui on n'a pas laissé le choix.

Ouvre tes ailes. Grand, tout grand. Respire un bon coup. Et en avant ! Le monde n'aura qu'à bien se tenir.

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