J’ai toujours cru qu’il fallait laisser le passé, au passé. Qu’il était mieux de ne pas replonger dedans, de ne pas déterrer de vieux fantômes. Oublier. Fuir, se cacher. C’est un peu mon truc tout ça. Me planquer pour ne pas qu’on me retrouve, pour laisser le passé, là où il est, ne plus y penser, se convaincre. Faire l’autruche. Couper court. Mais parfois, se replonger dans le passé peut être bénéfique. Aussi, ce week-end j’ai sorti mes vieux journaux et mes albums photos. Je suis remontée presque 15 ans en arrière : j’ai regardé avec objectivité qui j’étais vs. qui je suis devenue. Et j’ai appris. Parce que se replonger dans le passé, ce n’est pas que de la nostalgie, c’est aussi, de l’apprentissage.
Tu le sais, j’ai toujours eu tendance à me comparer aux autres : à mes amies, aux blogueuses, à mes collègues, ... D’une certaine façon, à projeter ma vie et la comparer à celle des autres. En oubliant un détail cependant : mon âge. Le temps qui passe. Comme j’ai l’air physiquement beaucoup plus jeune j’oublie que ma vingtaine je l’ai déjà vécue, et j’oublie que ce n’était pas facile. Cette semaine, en me replongeant dans le passé, j’ai lu toute cette souffrance, cette solitude, cette incompréhension et je me suis dit « bon sang que j’en ai fait du chemin ». J’ai toujours cru que j’étais proche de celle que j’étais quand j’avais 25 ans, que c'était hier. Et puis, qu’on se le dise, j’ai toujours l’air d’avoir 25 ans, sauf que j’en ai 33. Et quand je vois le chemin parcouru, je me sens bien loin de là où j’étais. Mes 25 ans ne ressemblent en rien aux 25 ans des filles d’aujourd’hui, et je n’aurai pas pu faire autrement. J’ai avancé, avec les armes que j’avais au moment où je les avais.
En me replongeant dans le passé, j’ai vu que j’avais avancé. J’ai vu que je n’étais plus une jeune femme tourmentée, que j’avais pu prendre mon destin en main, changer de boulot, de carrière, de vie. Que j’avais appris à faire confiance en la vie, à ne plus me retourner, ne plus regretter. A faire confiance en l’amour surtout aussi. A le trouver, le garder, lui pardonner.
En me replongeant dans le passé, je me suis aussi rendue compte que pas une seule fois je n’avais essayé de faire confiance à mon corps. De mes 20 ans à mes 33 ans, j’ai passé mon temps à faire des régimes, à me détester, à me punir, à m’insulter. Pas une fois je n’ai tenté de me dire « je suis plus que ça, plus qu’une femme, plus qu’une peau, plus qu’une coupe de cheveux ou qu’un poids ». Au final, en relisant mes journaux, j’avais de la peine pour celle que j’étais, et de la compassion pour celle que je suis aujourd’hui. Tout ce que j'ai toujours voulu c'était d'être heureuse, acceptée, et surtout aimée.
Ce retour dans le passé est plein d’enseignement en cette fin d’année. Des enseignements qui m’aideront à commencer 2018 sous un jour peut-être plus serein. Me rappeler de toutes ces batailles que j’ai perdues, mais aussi de toutes celles que j’ai gagnées. Relire tout ça m'a aidé à prendre conscience des victoires de ma vie. Que les gens que j’ai rencontrés, bon ou mauvais, m’ont aidé à avancer, à apprendre, à me trouver, à m’affirmer. Et peut-être que moi aussi, je leur ai appris des choses. Ils resteront toujours gravés dans mon cœur, comme moi peut-être dans le leur.
Si je devais écrire une lettre à mon moi du passé, cette jeune fille triste de 20 ans, je lui dirais simplement que tout ira bien, que son cœur se remettra, qu’elle trouvera l’amour et la confiance en quelqu’un de solide, qui la respectera et l’aimera pour ce qu’elle est. J’ai beaucoup de tendresse pour elle. En la revoyant je me suis dit que même si son cœur était balloté de peine d’amour en peine d’amour, elle a, malgré tout, toujours eu le cran de réaliser ses rêves et de faire ce qui lui plaisait, peu importe ce que les autres disaient. Elle s’est accrochée. Cette tête brûlée me manque un peu et je devrais peut-être en prendre de la graine aujourd'hui.
Quant à mon moi du futur, je veux simplement lui dire de ne plus trop s’en faire. De lâcher prise un peu, en arrêtant de se poser des questions ou de chercher le sens caché des choses. De foncer, d’y aller franco. J’ai envie de lui dire "n’y pense plus". Pose tes livres de remise en question, travaille sur ta créativité et lis des romans. Je veux qu'elle s'évade, qu'elle crée. Je veux lui dire aussi qu’elle doit faire confiance en son corps, en son cœur mais surtout en sa force de caractère. Car quoi que la vie nous réserve, tôt ou tard, rien n’arrive jamais par hasard et on finira toujours par en tirer des apprentissages.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Toi aussi, laisse traîner ta plume !