Il y a une métaphore que j'aime beaucoup dans le développement personnel, c'est celle de la plante, du jardin. Plusieurs fois, j'ai lu qu'une relation était comme un jardin qu'il fallait entretenir, avec son lot de mauvaises herbes et de jolies fleurs. Que notre âme était une plante qu'il fallait arroser, soigner, chérir. Récemment, je suis tombée nez à nez avec d'autres jolies métaphores. L'une d'elles concernait les relations amoureuses et disait que l'amour était comme une plante dans notre appartement. Si on oubliait de l'arroser un jour, la plante survivra. Que ce n'était pas d'oublier de l'arroser ponctuellement qui pouvait la tuer, mais d'oublier de l'arroser chaque jour, sur du long terme. Cette métaphore, tirée du spectacle Mars et Venus 2, voulait dire qu'aucun Amour avec un grand A ne pouvait survivre au quotidien s'il n'était pas nourri de plein de petits actes d'amour avec des petits a. J'ai trouvé ça joli.
Dans son roman "Les mots entre mes mains", Guinevere Glasfurd dit que "même s'il gèle la terre à pierre fendre, l'hiver ne peut empêcher la venue du printemps". Une autre métaphore pour dire que la nature a besoin de l'hiver pour se ressourcer sous terre. On croit que tout est mort, mais sous terre se déroule un vrai ballet. Ce qui veut dire que, quoi qu'il arrive le printemps viendra toujours. Où plus populairement qu'après la pluie, vient le beau temps... Qu'un ciel sans nuage cela n'existe pas.
Mais la métaphore qui m'a le plus émue et touchée récemment est celle des racines. Lorsque l'on plante une fleur en pot, on ne vient pas chaque jour retourner sa terre et vérifier ses racines pour voir si elle pousse. Il faut l'arroser avec amour et attendre avec patience son premier bourgeon. Si cette métaphore résonne particulièrement en moi, c'est parce que je pense que j'ai un peu trop tripoté mes racines ces dernières années. J'ai passé beaucoup de temps à retourner la terre pour vérifier que je poussais bien. Que je me dirigeais bien sur le chemin du bonheur. Que je ne me trompais pas et ce, pour être sûre d'être heureuse. Parce qu'être heureux, c'est important. C'est ce qu'on nous dit chaque jour. Il faut être heureux. À tel point que si l'on ne l'est pas, on se culpabilise.
Et c'est d'ailleurs comme ça que pour moi tout a commencé. Je n'étais pas heureuse. Et puis surtout j'étais fauchée. Alors plutôt que d'aller voir un psy, j'ai commencé à lire des livres de développement personnel. C'était en 2008. Je découvrais "le Secret". Ce livre a littéralement bouleversé ma vie. À cette époque, le développement personnel faisait rage aux Etats-Unis mais était encore timide en Europe. Je me rappelle avoir passé des après-midis au rayon psychologie de la bibliothèque afin de trouver le Savoir. Avec un grand S. Oui. Celui-là. En vérité, je cherchais la paix, dans quelques pages beiges et beaucoup d'encre. Depuis, j'en ai lu des livres. J'en ai écrit des carnets de gratitude, fait des collages de "vision board", été à des séminaires, rencontré des gourous. J'ai essayé toutes les méthodes possibles et inimaginables : réciter des affirmations, me lever à 5h du matin parce que "Miracle Morning", méditer, faire de la marche en pleine conscience,... Et oui, je dois le dire, beaucoup de ces trucs fonctionnent. Beaucoup de ces choses apaisent, remontent le moral, aident à aller de l'avant. Mais ce que j'ai surtout fait, pendant toutes ces années, c'est me triturer les méninges. Me faire des nœuds. Des spaghettis. Laisser mon araignée tisser sa toile. Et je peux te dire qu'il y en a du bazar là-haut. Il est temps de tout dépoussiérer.
Cette année, j'ai découvert le minimalisme. Je ne me considère pas comme une minimaliste, mais j'ai appris tout ce concept de "slow living" et je pense que j'en avais grandement besoin. Chill. Respire. Zen. Vivons lentement. Vivons avec le minimum, entourons-nous de choses et de personnes qui nous font du bien. Peu, mais mieux. Privilégions la qualité, plutôt que la quantité. Posons-nous les questions : "Est-ce que ceci me rend heureux ou est-ce que j'ai besoin de cela". Ce qui en résulte c'est que le minimalisme va bien au-delà de notre maison, de nos collections, de nos objets. Il s'agit aussi de notre esprit. Le désencombrement, ce n'est pas juste se délester de quelques vieux objets qui ne nous servent plus. C'est se délester de vieilles idées, de relations toxiques, de vieux schémas, de toutes ces choses qui ne font pas de nous des personnes plus épanouies.
Le développement personnel m'a énormément aidée. Énormément. Cela m'a ouvert l'esprit. M'a permis de me construire de meilleures habitudes, plus saines. D'être plus douce avec moi-même, mais aussi avec ceux qui m'entourent. Être plus patiente, plus tolérante, plus sage. Mais je pense que je suis arrivée à un stade où j'ai besoin d'agir. De faire. Et surtout, de me laisser faire. Sans tout jauger, juger, réfléchir, mijoter, planifier. Vivre sans vouloir "réussir ma vie". Parce que finalement, qu'est-ce que ça veut dire, réussir sa vie ? Qui décide de tout ça, si ce n'est, nous-même ?
Alors n'oublie pas que comme moi, ton âme est une jolie plante. Tu dois arrêter de retourner sa terre pour voir l'état de ses racines. Prends simplement soin d'elle : arrose-là et puis agis ! C'est important d'agir. N'aie pas peur de l'échec. Car tu sais, même une plante peut-être changée de pot, replantée dans un autre jardin, et pousser à nouveau.
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