Cela fait un moment que je pense à cet article. Et chaque fois que je commence à l'écrire, comme tous ces articles si importants pour moi, je l'efface. J'écris une phrase, deux phrases, et puis je me dis "à quoi bon ?". Parce que c'est un peu ce que je ressens, en tant que blogueuse, et influenceuse (bien que je déteste ce mot). Parce que sincèrement. A quoi bon ?
Si tu es fidèle à ce blog, tu le sais que cette réflexion ne cesse de revenir et revenir encore. J'ai beau essayer de prendre de la hauteur, lâcher prise, je n'y arrive tout simplement pas. J'ai beau savoir que dans la vie tout n'est pas tout blanc, ou tout noir, je n'arrive plus à voir toutes les nuances de couleurs entre les deux.
J'ai des petits regains de motivation, qui ne durent jamais bien longtemps. Tout est décousu. J'avais acheté un micro pour faire des vidéos. Je l'ai déballé, heureuse, sur Instastory, et je n'y ai jamais touché. J'ai parlé sur Instastory (toujours) de cette difficulté que j'éprouvais à trouver ma place sur le net, et on m'a dit : "Fais ce qui te semble juste".
Alors je fais ce qu'il me semble juste. C'est à dire que je préfère ne plus rien faire. Plus rien. Plus l'envie.
J'ai comme l'impression qu'Odile Sacoche était un magnifique projet, et que, comme l'a dit mon père, j'en ai tiré tous les bénéfices, je suis arrivée au bout. Je ne ressens juste plus le besoin d'en rajouter. Oui j'ai encore des messages à partager, mais je ne sens plus juste de le faire. Je vois d'autres blogueuses qui le font tellement mieux que moi. Et quand je dis ça, ce n'est pas de la jalousie, ce n'est pas du regret, ou de la comparaison, je me dis juste que ça y est, la relève est prise, et que vous êtes entre de bonnes-mains.
Comme je ne cesse de te le répéter, j'ai vu des choses moches sur les réseaux sociaux. Des gens méchants, qui trichent. Beaucoup trop. Qui te font croire que leur vie est merveilleuse mais qui sont atteints de jalousie et qui sont profondément mal dans leur peau. Ce matin, j'ai vu le reportage Icare sur Netflix, et j'ai pu pousser encore plus loin ma réflexion de ces derniers mois. Je me dis que nous vivons dans ce monde où la quantité importe tellement plus que la qualité. Un monde où la tricherie paye encore et toujours. Un monde où on en veut toujours plus, et où rien n'est jamais assez.
Le mieux est l'ennemi du bien. Less must be more.
Alors tu me diras : "Mais tu t'en fous des autres, fais ce que tu as envie de faire, au moins tu peux te regarder dans le miroir". Et c'est vrai. Je m'en fous des autres. D'une certaine façon. Mais j'ai ce truc qui coince. Tu sais, j'ai toujours voulu être grande. Dans tous les sens du terme. Ah, la Grandeur. Je voulais être grande physiquement, grande mentalement, grande, grande, grande. Je voulais être une de ces personnes qui font l'Histoire. Tu vois, des Steve Jobs, des Stromae et des Oprah Winfrey. Le Géni m'a toujours impressionnée. Le Talent. Des gens m'ont un jour dit "tu iras loin" et je pense que c'est ce que je voulais. Je me disais : "Un jour, je serai grande". Ils auraient dû ne rien me dire. Ne pas me mettre cette idée en tête. Parce que ne pas être connu, c'est bien aussi. Vivre paisiblement en faisant des tartes le dimanche, c'est bien aussi. C'est quoi être grand ? C'est être connu ? C'est ça la réussite ? Le pouvoir ?
Parce que... Qu'est-ce qui me rend heureuse ? Mes amis, ceux qui sont là pour m'écouter. Mon amoureux, chaque jour pour me supporter. Mon adorable chien et sa bouille de crapule, toujours heureux de me voir. Mon boulot, où j'apprends chaque jour un peu plus. L'Histoire, les livres, la TV, les reportages, Netflix. L'Apprentissage. Apprendre, c'est être Grand. Bien manger, bien m'habiller, prendre soin de moi. Tu vois, la vie est simple. Ma vie est simple. Et je tends de plus en plus vers cette simplicité. C'est bien, la simplicité. C'est comme, le minimalisme. C'est bien, le minimalisme.
Moins consommer. Moins acheter. Moins ranger, moins nettoyer. Moins bloguer. Moins être présente. Et vivre plus ! Apprendre plus !
Pendant un moment j'ai pensé qu'Instagram pourrait remplacer le blog. Le fameux microblogging. A vrai dire, Instagram est encore pire. Cette omniprésence. Ce voyeurisme. Cette adoration de la perfection. Instagram est le nouveau Facebook. "Regardez ma vie comme elle est merveilleuse, regardez comme j'ai plein d'amis, regardez ma vie parfaite". Aujourd'hui, on apprend les grandes nouvelles sur Facebook. On sait comment va notre voisin, grâce à Facebook, et Instagram tend à devenir pareil. A-t-on vraiment besoin de cette approbation 2.0 ? Doit-on attendre qu'une photo soit postée, filtrée, prémachée, pefectionnée pour se demander si le monde va bien ?
J'ai cette prise de conscience, de plus en plus grandissante, et tandis que je ne veux plus être grande, que j'ai compris que du haut de mon 1m63, je ne le serai jamais, je tends à redevenir petite. Toute petite. Minuscule. Ma conscience n'est plus en accord avec ce que je vois. Ma collègue m'a un jour dit : "Oui mais toi tu es un ovni dans ce monde 2.0". Et c'est vrai. Je me sens comme une outsider. Parce que je réfléchis trop. Et on me demande sans cesse si cela me fait du bien d'autant réfléchir. Et tu sais quoi ? OUI ! Je réfléchis, j'apprends, je grandis. J'ai longtemps détesté ce cerveau que l'on m'avait donné, aujourd'hui je l'apprivoise. Je le chéris. Je le remercie d'autant fonctionner.
Avec lui, j'ai envie de créer à nouveau, et différement. De m'émerveiller des choses du quotidien. De coller les images les unes à côté des autres. Pas parce qu'elle représente "la réussite personnelle" (ou le personal branding), mais parce qu'elles représentent la beauté de chaque jour. La gratitude illustrée.
Finalement, ce que je voulais te dire, avec cet article, c'est que je vais bien. Rassures toi, je vais bien. Alors certes, cet article sonne comme un article de dépressif, et les gourous du SEO me diront que personne n'aura jamais envie de lire ce genre de choses, mais peu importe. En fait, j'ai simplement compris l'importance de la vie en dehors de cet ordinateur. La VRAIE vie. Et vivre la vraie vie, ce n'est pas Instagrammer et reporter chacun de ses pas.
Je veux pouvoir utiliser cet ordi et tous les outils digitaux comme je l'ai appris à l'école. Pour créer. Comme un outil artistique. Je veux redevenir une artiste qui crée. Et pas une star de la télé réalité qui commente le moindre de ces mouvements et gestes. Je ne veux pas tricher et me laisser emporter par la quantité. Je suis une adepte de la qualité. Je veux du beau, de l'esthétisme, de l'art. Et pas parce que cela représente une vie réussie, une vie parfaite, mais parce que cela honore la vie.
C'est ça. Je veux honorer la vie. Je veux apprendre. Je veux grandir. Mais ne pas être grande.
Je pense que ça fait toute la différence.
Sois toi même. Ne sois pas malheureux. Ne te laisse pas impressionner par ce que tu vois. Tout cela ne sont que des paillettes. De la poudre aux yeux. Des flacons qu'on a échangé pour te faire croire qu'on a gagné (référence à Icare). Ta vie est parfaite. Tu es parfait. Tu es beau et belle. Tu n'as pas besoin de partager chaque moment de ton existence pour te sentir vivant. Depuis 6 mois, je me sens plus vivante que jamais, et pourtant, ici, j'existe de moins en moins. Sois sûre, que tu as toutes les ressources nécessaires pour être heureux. Et tu n'as pas besoin d'une blogueuse pour te le dire.
Va. Vis. Deviens.
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