lundi 28 mai 2012

Un bien joli cadre de vie.

Il y a quelques temps de cela, j'ai décidé de ne pas vivre dans les cadres que l'on m'avait fixé. En vrai, je ne sais pas si je l'ai vraiment "décidé", ou si c'est mon caractère qui a fait que j'ai toujours été un peu "rebelle". Bien que rebelle ne soit pas tout à fait le terme. En vérité, je me rends compte maintenant, que je ne me suis pas rendue la vie facile. Parce que lorsque tu mènes ta vie de façon différente des clichés de la société, tu te frottes toujours à des remarques tout aussi cliché et tu te sens toujours l'obligation de te justifier. Du coup, dans la vie, je me justifie à tout va. Un peu comme si je m'excusais tout le temps d'être celle que je suis et de faire ce que je fais.


Ça a commencé avec mes études. Oui comme tu le sais, ma mère me prédestinait à de grandes études universitaires, mais j'ai voulu faire l'artistique. Durant mes dernières années de secondaire, histoire d'avoir un "bagage", j'ai du prendre une option math. Je me suis alors retrouvée dans une classe d'intello super doué destiné à des carrières d'ingénieur. Mais j'ai suivi le rythme jusqu'à la fin de l'année. Et ce dernier jour de cours, je m'en rappellerai toujours. Le prof nous a demandé à chacun de dire les études qu'on allait poursuivre. Forcément les réponses tournaient autour des maths, de l'agro, de la biologie, des trucs de tête quoi avec des félicitations et des admirations du prof en question ! Arrive mon tour, j'énonce fièrement "je vais être styliste" et là, le silence intersidéral. Le prof n'a pas su quoi dire. Il a ris nerveusement et est passé au suivant sans rien dire. Pendant les 3 années qui ont suivies, dès que je rencontrais quelqu'un j'ai eu droit à ces clichés sur les études artistiques et je me sentais de me justifier, genre non je ne suis pas analphabète !

Puis ça a continué avec mon appart. Quand j'ai décidé d'acheter mon appartement, pas mal de personnes ont cru que c'était une énième lubie. Mais non, je voulais un appartement, à moi, et investir de l'argent intelligemment, c'est tout. A la banque, quand je suis arrivée pour demander mon prêt, j'ai aperçu le sourire du banquier en lisant mon année de naissance. A cet époque j'avais 24 ans, j'étais forcément trop jeune. Quelqu'un m'a même dit : "Quoi ? Tu vas acheter ton appartement toute seule, à 24 ans ? Mais tu trouveras jamais de mecs ! Si tu achètes seule, ça veut dire que tu renonces à l'amour et de vivre un jour avec quelqu'un..." J'ai ris nerveusement, j'ai bien cru que cet abruti allait me porter la poisse, et je me suis justifiée. Encore.

Récemment, j'ai droit a encore tout un tas de remarques. La number one en tête de liste, c'est sur le fait que je suis au chômage. D'un côté on me dit de profiter de bien réfléchir, mais de l'autre, on me demande quand même ce que je fais de mes journées. Ah oui, ça dérange tous ces beaux clichés sur les chômeurs qui ne font rien, qui ont du temps, avec mes jolies mains manucurées... Puis à chaque réunion de famille j'ai droit aussi à un "Alors, le bébé, c'est pour quand ? Parce que t'as quel age maintenant, presque 28, non ?" Oui et alors ? J'ai été livrée à la naissance avec une date de péremption ?

Du coup, je ne suis pas sure de comprendre pourquoi les gens veulent à ce point te mettre dans des cadres. Comme si ça les rassuraient. Comme si un jour, ils s'étaient rendu compte bien trop tard qu'ils n'étaient pas obligés de vivre la vie qu'on leur avait dicté, et qu'ils se justifiaient eux même en perpétuant des règles, des cadres et des clichés. Je pense qu'il n'y a pas qu'un chemin de vie ou qu'un seul schéma. Les gens ont trop tendance à croire qu'en prenant cette route, ils font les choses correctement, et se rassurent, alors qu'en fait, la seule finalité à nos vies à tous, c'est le bonheur...

... et nous, on le sait bien, que c'est le bonheur, le vrai et seul chemin.

♥ ♥ ♥

22 commentaires:

  1. Ma pauvre Odile, comme je te comprends ! J'ai 24 ans, je suis au chômage et j'habite chez mes parents... mais voilà moi je ne veux pas vivre comme tout le monde et c'est bien difficile en ce moment !

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  2. Quel bel article ! J'aime beaucoup ta façon de décrire ces différents choix que les gens n'ont pas compris... Ah oui, ça gène quand on ne rentre pas dans les cadres hein ! J'en sais quelque chose moi aussi, j'en ai entendu des "tu es inconsciente" et autres gentillesses...
    Mais comme tu le dis, peu importe ce que disent ces gens qui ne font pas l'effort de chercher à comprendre, le seul vrai bon choix c'est celui qui mène au bonheur :)

    (et du coup, comme ça doit bien être mon premier commentaire alors que je te suis régulièrement, merci pour ton super blog !)

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    1. C'est pas tjs facile de les laisser dire, d'où les justifications intempestives. Parce que souvent ils attendent une réponse à leurs interrogations.

      Mais de rien ! :)

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  3. C'est vrai, on dirait que les gens ont une image de la "norme" dans la tête, et que dès que tu t'en éloignes un peu ça les perturbe. Ils dressent des plans sur la comète et voient ta vie d'une certaine façon, alors qu'après tout tes choix n'appartiennent qu'à toi. Et, comme tu le dis, peu leur importent ces choix, si tu y trouves ton bonheur!

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    1. On dirait surtout qu'ils ont besoin de se rassurer. Comme s'ils avaient voulu emprunter une autre route, mais sans oser. Du coup, ils te blâment d'une certaine façon

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  4. Aaaaaah j'ai bugué et tout mon commentaire s'est effacé, snif.

    Toute petite déjà, je me suis sentie en décalage par rapport à l'éducation que mes parents m'ont donnée. D'ailleurs, je me sens toujours en décalage par rapport aux personnes qui ont la même religion que moi, déjà je ne suis pas pratiquante alors que la plupart des musulmans que je connais le sont. Après, j'ai choisi de ne pas en parler à ma famille car ils ne comprendraient pas mon choix. Je ne vois pas pourquoi je devrais vivre selon des règles dictées par mes proches si celles-ci ne me correspondent pas. Cette religion, je ne l'ai pas choisie, elle ne me va pas du tout, je suis en total désaccord avec pas mal de ses principes, alors j'ai décidé de vivre sans elle. J'ai l'impression que tôt au tard, je devrais faire face et assumer mes choix, ce qui veut dire que je devrais me prendre leur intolérance en pleine figure.
    Tout ça pour dire que je me retrouve énormément dans cet article.

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    1. C'est vrai que je n'avais pas pensé à cet aspect là, car de mon côté personne n'est vraiment très croyant. Certains oui, d'autres non, mais ils sont plutôt cool dans ma famille. Je comprends que cela ne doit pas être facile. Finalement c'est comme pour tout, on trace sa voie, parfois facilement, parfois très difficilement.

      Courage !

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  5. Je surkiff ton article parce que je me reconnais bien dedans.
    Vis ta vie comme tu le souhaites le principal c est que tu te sentes bien
    http://bynyfea.wordpress.com/

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  6. J'aimeuh !
    Moi je suis sortie des cadres par mon orientation ... lycée agricole, je voulais être vétérinaire, donc bac S. Et arrivée en 1ère S, je me galère, je ne fais que dessiner. Je refais une 1èreS, mais avec option art plastiques. Mais ça me saoule, les profs sont nazes. Du coup, on me réoriente en terminale L, avec option maths (et toujours art pla)(la tronche de mes parents, mon dieu, aller en L, chez les futurs chômeurs !). Arrivée au bac, pas prise en MANAA, obligée d'aller à la fac, je me retrouve à Sainté. Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de moi. Une semestre en art plastiques, j'en suis dégoutée, j'ai pas le semestre, je finis les rattrapages et je vais me réorienter. 2ème semestre en lettres modernes, je surkiffe. Je reprends tout depuis le début, en lettres modernes. Je veux être instit'.
    Pour une bonne partie de ma famille, je suis celle qui ne sert à rien. Ben oui, j'ai redoublé 2 fois, comment pourrais-je être intelligente ?! (je parle même pas du fait d'être devenue rousse ou de m'être faite tatouée XD ou du fait que je n'ai pas de chéri, que je ne veux pas d'enfants, ni me marier XXXXDDD)
    Pourtant, je sais ce que je vaux, et surement un peu plus humainement que cette chère petite soeur qui suit le chemin de papa et qui veut être ingénieure >_< (et qui n'a aucune vie sociale, à peine quelques ami(e)s, qui pète plus haut que son cul et qui se croit supérieure parce qu'elle fait des sciences de l’ingénierie ...)

    Et le pire ?! Je suis ravie de ce que je suis, je suis heureuse comme ça, peu importe ce que les autres racontent ! Mon avenir est plus qu'incertain, et alors ?! En ce moment, je vis dans le moment, presque en instance (merci les résultats des partiels un mois après avoir fini, c'est de la torture XD) Mais c'est ça la clé du bonheur à mon avis ^^

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  7. J'ai pas la même histoire, mais je suis tout autant (voire +) en dehors du droit chemin, et je passe mon temps à me faire jugée, à me justifier, à démontrer que ma vie tient la route quand même.
    Alors merci pour cet article, déjà parce qu'il est bien écrit, mais en plus, je me sens moins seule ! :)

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  8. J'aime bien tes articles, la façon dont tu te dévoiles, ce que l'on pense mais n'ose pas forcément dire tout haut, parce que justement on en a parfois marre de se prendre des réflexion parce qu'on n'entre pas dans la norme!
    Au mieux on te dit que tu est un peu "excentrique", alors qu'au final tout ce que tu veux c'est vivre ta vie comme bon te semble.
    Les cadres les rassurent, c'est plus pratique, pas besoin de réfléchir, on mets dans des cases, et on tasse si ça ne veut pas rentrer XD On ne prends pas les gens pour des individus à part entère, quelque part c'est plus triste pour eux que pour nous je trouve.
    J'ai essayé de suivre les codes, mais ça ne me convenant pas, alors pourquoi perdre du temps, autant vivre ma vie comme bon me semble ;-) (ah punaise, le coup des enfant, j'ai 28 ans et je l'entends aussi sans cesse ! A croire que si on ne fait pas d'enfant on ne sert à rien !)
    Et pour les ongles manucurés, ils pensent que si on travaille on ne prends plus le temps de se chouchouter ? Je travaille et je fais mes ongles, c'est vraiment des réflexions bêtes. Chacun ses passions.
    En tout cas bon courrage, j'espère que tu trouveras le métier qui te conviendra !
    Elly

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  9. C'est parce que ces gens-là ne sont rassurés que quand tout se passe "comme tout le monde" : un appart avec un mec à tel âge, un CDI, un bb à tel âge, ...
    Inconsciemment ils ont été formaté comme ça, c'est malheureux, car les plus belles vies sont celles qui sortent des sentier battus (enfin c'est mon propre avis)
    Tu vis pour toi, non pour les autres.
    Tant que toi tu aimes ta vie, c'est que du bonheur et on s'en fout de ce que pensent les autres.
    Même si je conçois que ça ne doit pas être facile tous les jours, d'entendre des remarques comme celles que tu cites.

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    1. Comme je dis plus haut, malheureusement, souvent les gens attendent une réponse ^^ Tu peux pas juste ignorer et partir en souriant

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  10. Merci Odile pour ce bel article que je viens de découvrir (et ton blog par la même occasion :) ). Cela me rassure de ne pas être la seule à envisager la vie de cette façon, à penser que le bonheur est la vraie finalité.
    Je te souhaite de continuer de vivre selon ce qui te rend heureuse. Et à ceux qui te font des remarques, dis leur : "et alors?", ça marche pas mal et les gens se trouvent un peu embêtés. Tu as le droit de vivre comme tu l'entends, sans pour autant te justifier (même si, comme tu le dis, les gens attendent souvent une réponse) et si tu te justifies, préserves toi du jugement des autres, ça n'est que leur avis. Du moment que tu sais qui tu es et que tu ressens tes choix comme étant les meilleurs pour toi, alors c'est l'essentiel :)

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    1. Merci pour ton commentaire très utile.
      Je vais essayer le "et alors?" tiens la prochaine fois

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  11. Cet article me touche beaucoup et... d'une certaine façon, me met un peu mal-à-l'aise car il me renvoie à mes peurs. En effet, contrairement à toi (je viens de lire ton dernier article), je ne suis pas encore prête à dire bye bye à mes peurs. Mais un jour aussi j'y arriverai. =)
    Je t'admire d'avoir la volonté de poursuivre tes rêves, de ne pas lâcher prise.

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    1. Il y a des temps où on est prêt pour une remise en question, d'autres pas. Si tu n'es pas prête, ce n'est pas grave. Un jour tu le seras, et comme moi, tu auras un déclic

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