lundi 22 février 2016

Internet, peux-tu vraiment tout me dire ?

Il y a quelques jours, suite à la lecture d'un billet X, j'ai eu comme une envie de publier un petit tweet revanchard. Mais à la lumière de cette envie saugrenue, et mon message ne tenant pas dans 140 caractères, je me suis dit qu'il serait bon de partager ma réflexion avec toi. Parce que toi et moi, on aime bien ça, philosopher. Il y a quelque temps, tu n'es pas sans savoir qu'EnjoyPhoenix a fait une boulette concernant un masque à la cannelle. Boulette qui engendra un tsunami sur le web. Les pros-Enjoy vs les anti-Phoenix. Alors que les pros-Enjoy la défendaient corps et âmes, les anti-Phoenix leurs répondaient qu'ils avaient encore bien le droit de dire ce qu'ils voulaient, car après tout, EnjoyPhoenix était un personnage public et qu'il fallait bien assumer ses responsabilités. Je ne suis pas là pour débattre aujourd'hui de cette stupide histoire de masque à la cannelle, mais de cette notion de "responsabilité publique" qui m'a fait tiquée. Pas que Miss Enjoy ne doit pas être responsable de ce qu'elle dit, mais plutôt que sous prétexte qu'elle a un jour décidé de se montrer, elle devrait essuyer toutes les critiques aussi virulentes les unes que les autres. Si je reviens 100 ans plus tard avec ce débat, c'est parce que récemment, je lisais un billet sur un blog, où l'auteur mentionnait qu'elle avait reçu quelques critiques très peu constructives et plutôt méchantes sur ses photos. Et ce qui m'a interpellé c'est que cette pauvre blogueuse se justifiait en disant "je sais que je m'expose en écrivant sur le net et en postant mes photos mais(...)". Mais quoi ? J'avoue tout, à nouveau j'ai tiqué.

C'est donc ça la nouvelle règle ? Sous prétexte que nous sommes des personnages publiques et que nous décidons un jour d'ouvrir un blog par passion, les gens auraient le droit de se lâcher allègrement ? Ils auraient le droit de nous traiter de tous les noms d'oiseaux ? De débattre de nos petits cas, comme si nous n'existions plus ? Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes tous des êtres humains, et c'est bien ça qui nous différencie des animaux. Nous avons droit à la parole, certes, mais ce droit ne devrait pas se résumer à envoyer notre poison comme bon nous semble, parce que ce que fait notre voisin ne nous plait pas ou parce que nous sommes tout simplement frustrés pour une raison qui nous est propre.

Que ta parole soit impeccable, accord Toltèque

Que ta parole soit impeccable, c'est ce que Don Miguel Ruiz dit dans les 4 accords Toltèques et je trouve qu'il est bien plus difficile et honorable d'avoir toujours le mot juste, que d'avoir la critique facile. Surtout sur le net. Je peux comprendre que dans un débat animé lors d'un repas entre amis, notre langue puisse fourcher, mais sur internet, sérieusement, nous avons cette chance de pouvoir nous poser 32 secondes et nous dire :"Est-ce que ça vaut bien la peine d'écrire ce que j'ai à écrire. Est-ce que ça va me faire avancer ? Faire avancer autrui ? Est-ce que lancer mon boulet de canon va vraiment m'apaiser ? ".

Internet me fait parfois très peur. Je serai un jour amener à me montrer (bientôt j'espère) et ce que je crains le plus c'est bien ça. De devoir essuyer des "t'es moche, je comprends pourquoi tu n'as jamais voulu te montrer, t'aurais mieux fait de rester cacher derrière ton écran, ..." et j'en passe. Alors certes, on ne peut pas plaire à tout le monde, certes il y aura toujours des trolls dans nos vies, mais ne pouvons-nous pas changer un peu tout cela ? Quand je vois certaines personnes sur Twitter se crêper le chignon, d'autre se répondre par articles ou vidéos interposées, des gens se lâcher sur une photo sur Facebook parce qu'une telle n'a pas réussi son makeup, je me demande vraiment si nous valons mieux que les barbares de Game of Throne.

Réfléchissons-y deux minutes. La parole peut faire mal. Les mots restent. S'enregistrent. Blessent. Parfois plus qu'un coup. Alors vraiment ? Parce qu'on a décidé de s'afficher, d'ouvrir un compte Instagram pour passer le temps, ou faire des vidéos sur Youtube, cela nous expose à la critique facile, méchante et gratuite ? Je trouve ça très triste. On ne devrait pas à avoir se justifier. Sous prétexte qu'on est une star, un animateur télévision, un acteur ou un chanteur, on devrait pouvoir se faire tacler allègrement parce que bon, hein, on est payé pour ça ? Non mais allons-y, soyons méchant, grossier, vulgaire, pas de soucis. Et il n'y en n'as pas que pour les personnes "célèbres". Parlons de tous ces ados qui se font tacler sur le mur d'un groupe Facebook privé. Depuis quand sommes-nous devenus aussi stupides, méchants et manipulateurs ? Le web nous enlève le filtre de la réalité. Si je devais imager cette drôle de vague, je me verrai ouvrir la fenêtre de mon salon et recevoir un "pauvre cruche" d'un passant dans la rue. Je trouverais ça très bizarre, alors pourquoi est-ce un acte normal sur le net ?



Les paroles négatives s'immiscent dans les boiseries, dans les meubles et, avant même que tu t'en rendes compte, tu les retrouves sur ta peau. Les propos négatifs ne sont que du pur poison. Maya Angelou dans le livre d'Oprah Winfrey


De la bienveillance bon sang ! Certes ce n'est pas évident, moi-même je parle parfois trop vite et ça me fait honte, mais sur le net, j'essaye toujours de tourner 7 fois mes doigts dans mon clavier. Parce qu'ici je peux faire changer les choses et me demander : "Est-ce que ce que j'ai à dire est bien utile ? Est-ce que j'ai vraiment besoin de dire à cette personne que son article ne vaut pas un clou, que son orthographe est déplorable et sa photo à chier ? Comment pourrais-je formuler ma phrase ? Pour grandir et faire avancer ? ".

Je voulais terminer par une note positive : si un jour cette auteure tombe sur mon blog, et qu'elle se demande encore si "parce qu'elle a décidé de s'exposer elle mérite ces critiques" j'ai envie de lui dire que non. Personne ne mérite l'insulte bête et méchante. Personne ne mérite la critique non-constructive balancée comme un poisson sur une étale de marché. Et encore moins sous prétexte que "oui mais je me montre". Grandissons, réfléchissons ! Nous ne pouvons pas changer le Monde, mais nous pouvons changer notre petit monde. Prendre le temps de se poser les bonnes questions, et tenter d'amener de la bienveillance dans nos mots. Le cadeau en est tellement plus beau !

Alors à toutes celles qui osent prendre des photos, faire des vidéos, changer de routine, tester un nouveau régime, en parler, écrire un article, aux blogueuses et aux youtubeuses, moi je dis bravo. Osez, changez, améliorez-vous, et surtout... N'écoutez pas les mauvaises langues. Être derrière un écran ne nous autorise pas à critiquer allègrement celles qui ont décidé d'agir, de faire quelques choses de leur temps libre... Mais aussi, de leur vie !

Cette vidéo de Coline illustre parfaitement mes propos.

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