mercredi 13 juin 2018

[BILAN] Mon blog, la blogosphère et moi

Il y a quelque temps, avec mes amies Caroline et Mia de Trucs de blogueuse, on s'est posé la question du "pourquoi bloguer". Et bien que pour moi la réponse était évidente, j'avoue que mon rapport au blogging a beaucoup changé ces derniers temps. Depuis cette fameuse coupure internet en septembre dernier en fait. Tu le sais, je ne m'en suis jamais cachée, et je t'ai toujours fait part de mes états d'âme ici. Cependant depuis quelques mois je retrouve une vraie sérénité avec mon blog, mon rôle de blogueuse (ou d'influenceuse, appelle-moi comme tu veux) et j'ai vraiment réussi à lâcher prise par rapport à plein de choses. Cet article me trottait dans la tête depuis quelque temps. Je n'étais pas sûre que ce soit vraiment "relevant" pour toi, mais je pense qu'une partie de moi avait envie de faire le point. Parce que j'ai toujours essayé d'être honnête et transparente avec toi, et que, de mon point de vue, ça a toujours fonctionné.

Bloguer, un hobby avant tout


Quand j'ai commencé à bloguer, il y a 8 ans, je le faisais par "ennui". J'avais besoin de me trouver un truc sur le côté pour occuper mes dimanches. J'ai toujours tenu un journal intime mais là, j'avais besoin d’interactions. Cette époque était facile, sans remise en question. Je bloguais quand ça me chantait, des petits textes, des humeurs, sans ton particulier, en amateur. Je n'essayais pas de me faire remarquer, même si je traînais déjà beaucoup sur la plateforme Hellocoton pour me créer "un cercle". J'aime revenir à mes premiers articles de blog, surtout un des plus lu, et à mon sens le plus bidon que j'ai pu écrire : un article sur Neville Londubat. Ce qui est drôle c'est que je viens de commencer à lire la saga Harry Potter (oui, je n'ai vu que les films). C'est comme un retour aux sources. Peut-être est-ce parce que je suis en train de construire un petit être humain, mais ces derniers mois j'ai vraiment eu ce besoin de "retour aux sources". Revenir en arrière. Me souvenir de qui je suis, et qui j'étais aussi : mes rêves d'enfant VS. mes rêves d'ado.

Ecrire, partager, bloguer.


Le blog a commencé à prendre de l'ampleur. En 2012, j'ai perdu mon travail suite à une faillite. Je me suis retrouvé 6 mois à la maison et j'ai eu ce besoin de partager mes peurs face au Grand Méchant Chômage. Alors que le blog était un hobby, il est devenu une thérapie. A cette époque, j'ai tenu un rythme d'un article par jour. J'ai lancé les Sunday Nail Battle (je pense que j'ai par contre supprimé tout ce contenu entre temps), et mon "cercle" s'est agrandi. Petit blog aux petits textes, a commencé à devenir grand blog. J'ai dépassé les 50.000 visiteurs uniques par mois (c'est d'ailleurs l'unique fois que je te mentionnerais ce chiffre, moi qui n'ai jamais été attachée aux statistiques). Et j'ai commencé à envisager ce blog d'une autre façon. Au chômage, je pensais à cette solution : "Et si un jour, par chance qui sait, je pouvais en vivre ?" Aux grands maux, les grands remèdes, j'ai commencé à m'intéresser au SEO et à toutes ces techniques pour faire d'un petit blog, un grand blog. Sans le savoir, je me suis formée à un métier aujourd'hui très recherché (je suis content creator web et community manager). J'ai eu des partenariats, certains étaient payés (certains le sont encore parfois, mais très rarement) et j'ai reçu beaucoup de choses. Beaucoup. Beaucoup. Beaucoup !

Du trop plein...


Je ne vais pas te raconter toute mon histoire. Si tu me suis ici depuis longtemps, tu connais toutes les étapes et réflexions par lesquelles je suis passée. Mais tout ça, un jour, c'est devenue trop. Je mangeais blog, je dormais blog, je me calais des horaire pour bloguer, je "bossais" sur le blog jusqu'à 22h ou minuit, et tous les dimanches aussi. Je refusais parfois des invitations pour pouvoir venir à bout d'articles, prendre de l'avance, honorer mes partenaires. J'ai passé des vacances scotchées à mon téléphone, avec mon MacBook sur les genoux, à scruter les chiffres, à lancer ma boite. J'allais aux events 3 à 4 fois par semaine. Pour rencontrer des filles pas toujours sympas (oui j'accuse). Et pour rencontrer en fait... Du vent. Parce que tout ça pour moi aujourd'hui, c'est du vent. On n'est pas heureux avec 25 000 palettes, 312 rouges à lèvres, du maquillage à ne plus savoir qu'en faire, des obligations, du temps où on court partout. Et franchement, ne croyez pas que les blogueuses gagnent 10.000 euros par mois. Si je me suis fait au total 2000€ avec tous mes contrats de blogs en 8 ans, c'est beaucoup. Enlève à ça les cotisations, la TVA, les impôts. Non, je n'en ai pas vécu.

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... vers le minimalisme


Et j'ai découvert le minimalisme. Il m'a sauvée des griffes de cette société de consommation. Ma filleule (qui a 11 ans aujourd'hui) a commencé à me suivre sur Instagram il y a quelques années. Et je voyais ses petites copines qui voulaient faire comme les blogueuses beauté et être couvertes de rouge à lèvres. Ces mêmes blogueuses beauté que je suivais qui ont commencé à faire de la chirurgie esthétique, et à se critiquer les unes les autres dans le dos de chacune (mais où donc passer la valeur d'intégrité ?). S'intéresser à toi ? A tes passions ? A ce que tu aimes ? Jamais ! Échanger un numéro de téléphone pour prendre de tes nouvelles ? Non ! Le cercle est un carré ouvert... C'est comme ça que, radicalement, j'ai tout bazardé. Le minimalisme ce n'est pas que s'encombrer de choses, c'est aussi s'encombrer de relations ou d'activités qui ne te font pas du bien. J'ai jeté, trié, donné, vendu. Cela fait un an que je tente de revenir à l'essentiel, tant dans ma vie de blogueuse que dans ma "vraie" vie. Le temps est trop précieux que pour être gaspillé avec des gens qui ne savent pas vraiment qui tu es. Le temps est trop précieux pour le passer à dépoussiérer toutes ces choses dont tu n'as pas vraiment besoin. Le temps est trop précieux pour le passer dans les magasins histoire d'avoir la dernière paire de pompe à la mode.

Le temps mes amis. Le temps. Il est si précieux.


Cette année j'ai redécouvert mon temps. Plus d'obligation, plus de partenariats, plus d'event, plus de goodies à ne plus savoir qu'en faire. Quand je me lève le dimanche matin, je me dis de manière merveilleuse : "Qu'est ce que je vais bien pouvoir faire aujourd'hui". Depuis que j'ai ma maison et mon jardin, je peux rester sur la terrasse à lire un bon livre, flâner, papoter avec mon homme. Parfois, j'ai envie de bloguer (en avril par exemple, j'étais très inspirée), parfois pas (en mai, c'est autre chose). Je refuse presque tous les partenariats, et je n'accepte que ceux qui me font vraiment plaisir. Je me dis que tout le monde doit y trouver son compte. Je ne me force plus avec des deadlines, des listes, des plannings, des séances photos, des... JE DOIS ! J'ai supprimé ma page Facebook, j'oublie d'aller sur Twitter, je n'envoie presque plus de newsletters, je ne fais plus gaffe aux boules vertes de mon outil YOAST. Je suis redevenue une amatrice qui écrit des articles sur Neville Londubat. Mon téléphone est constamment en silencieux, et parfois je ne poste rien sur Instagram pendant plus de 7 jours ! En fait, j'ai arrêté d'être une femme sandwich 2.0. J'ai enfin décidé de m'écouter. Pas les autres, pas la société de consommation, pas internet : moi. Et moi seule. Ce blog est redevenu un hobby. Un ami que j'oublie parfois, et vers lequel je reviens quand j'en ai le temps et l'envie. Une fierté aussi, un outil qui m'a beaucoup appris. Mais plus jamais une obligation.

Mon avis ? Tu devrais essayer... Ca fait un bien fou de se libérer des chaines que l'on se met souvent tout seul.

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