lundi 23 avril 2018

Don't let anyone eat your sandwich

Cette phrase ne cesse de tourner dans ma tête depuis que je l'ai entendue. "Don't let anyone eat your sandwich". Et je pense même qu'elle agit comme un doudou dès que j'y pense. C'est lors des UBA Trends Day (des conférences marketing dédiées aux entreprises) que je l'ai entendue, sortie tout droit du discours du premier orateur Joseph Jaffe. Comme je ne cesse de me la répéter depuis quelques semaines, je me devais de partager avec toi comment cette phrase, un peu hors du commun, agit comme un pansement dès que je me la répète. Retour sur une histoire un peu cocasse.

UBA Trends Day. 15 mars 2018. 9h30. Joseph Jaffe prend la parole et raconte :
"(...) Un jour, je suis allée donner une conférence en entreprise et j'ai été surpris par une petite note qui pendait sur le frigo des collaborateurs. Celle-ci disait : "Hier, j'ai apporté mon sandwich fait-maison au boulot. Quelle ne fut pas ma surprise de voir qu'à midi, quelqu'un l'avait mangé ! Non mais dans quel monde vit-on ? Ce sandwich, c'est ma femme qui me l'a préparé, si ça se trouve, elle ne s'était même pas lavé les mains avant de le faire. C'était un sandwich emballé dans un aluminium, qui ne venait pas du supermarché. Qui mange ce genre de sandwich à part celui qui l'a préparé ? Non mais qu'est ce qui ne tourne pas rond chez vous ? J'invite tous mes collègues à cracher chaque matin dans leur sandwich, pour que ce voleur de sandwich soit pris à son propre jeu !" J'ai trouvé cette note plutôt amusante, mais ce qu'elle m'a inspirée, c'est qu'il ne faut jamais vous comporter comme une victime, et ne jamais laissez personne manger votre sandwich. (...) "

Joseph conclut son speech par cette fameuse phrase : "DON'T BE A VICTIM. DON'T LET ANYONE EAT YOUR SANDWICH !". Cette phrase que je ne cesse de me répéter dès que je sens mes épaules se baisser, et ma tête se courber.

Bien que cette histoire m'ait fait beaucoup sourire, et outre le fait qu'elle m'ait rappelé un épisode de Friends où Ross tombe en burn out après que quelqu'un ait mangé son sandwich, je l'ai trouvée pleine de sens. Sans doute parce qu'elle était accompagnée d'un contexte : un orateur motivant, un speech inspirant, des phrases toutes droites sorties d'un tableau "quotes" sur Pinterest,... Il n'empêche que depuis ce jour, plein de signes, d'articles, ou de vidéos arrivent à moi pour me rappeler de ne pas être une victime dans la vie. Du moins, ne pas se laisser le temps de l'être. Ne pas agir en tant que telle, ne pas tomber dans cette spirale. Chaque fois que je me la répète, je me souviens que j'ai le choix et surtout que je peux agir tout en gardant en tête une certaine bienveillance.

Finalement, quand on y réfléchit, c'est assez facile de se plaindre. Se plaindre à nous-même, ou chez les autres. On cherche un témoin qui pourra réparer nos petites injustices ou pourra nous dire qu'on a raison. Et c'est la le plus grand désir de l'être humain : avoir raison. Mais, est-ce qu'on se sent vraiment mieux après ? Est-ce que ce n'est pas simplement une fois de plus, notre satané ego qui veut prendre toute la place dans notre vie ? On se plaint même des autres qui se plaignent.

Je pense que pour sortir de ce rôle de victime, éviter de jouer les bourreaux tant avec nous-même, qu'avec les autres, il faut avant tout s'armer de bienveillance. La bienveillance parait être une évidence, et pourtant, ce n'est pas forcément ce qui nous vient à l'esprit comme premier instinct, tant on cherche à se protéger (de quoi d'ailleurs ?). On se parle souvent mal, on s'insulte (quand on se traite gentiment de nouille, oui, on s'insulte), on s'intolère (je suis sûre que ce verbe existe), on se fâche sur nous-même. Commencer par se parler correctement, nous mettre à l'honneur, nous permettra de garder la tête haute. Ensuite, quand nous aurons repris assez de notre pouvoir, on pourra envisager cette bienveillance envers les autres. Eviter de se retrouver dans ce schéma du "ce n'est pas ma faute, c'est la sienne" (même si parfois, on le sait, ce n'est vraiment pas notre faute). Il ne faut pas oublier quelque chose, c'est que chacun doit gérer ses propres poubelles. On a le droit de choisir si on est d'accord avec ce qu'on nous dit (ou avec une situation), ou si à l'inverse, on n'a pas envie de l'accepter (parce qu'elle ne répond pas à nos valeurs). Parfois, un reproche que l'on nous fait n'en dit pas long sur nous-même mais sur la personne qui nous le dit. Tout n'est pas toujours notre reflet, tout n'est pas toujours à prendre au pied de la lettre, tout n'est pas à prendre personnellement et c'est justement en faisant la part des choses, qui nous sortira de ce cercle de victime. Est-ce que dans telle ou telle situation nous sommes en train de sortir nos poubelles, ou celles de quelqu'un d'autres ?

A mon sens, cette phrase "don't be a victim, don't let anyone eat your sandwich" est pleine de puissance. Et comme je le disais dans un de mes derniers articles, nous devons reprendre notre pouvoir. Ce n'est pas facile, c'est vrai, mais être triste, malheureux, être une victime, ce n'est pas facile non plus.

Alors on redresse les épaules, on tient sa tête bien droite, on regarde devant soi, fièrement, et on ne laisse personne manger notre sandwich. On se rappelle qu'on a le droit d'être là, qu'on a le droit d'exister, d'avoir un avis, de l'exprimer. On a le droit de dire que telle situation ne nous convient pas, et la bonne nouvelle, c'est qu'on a aussi la possibilité de la changer. D'une façon ou d'une autre. A notre rythme car tout le monde sait que Rome ne s'est pas fait en un jour. Comme j'aime le dire, un pied devant l'autre.

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