jeudi 20 juin 2013

L'histoire du loup // Un esprit sain... #2

Il y a quelques pages qui m'ont énormément marquée dans le livre "J'arrête de râler" et qui m'ont pas mal fait réfléchir sur ma vision des choses. Bien que, oui, on le sait, je réfléchis toujours beaucoup. Surement trop. Enfin bref. Parmi les questions que je me posais sur ma façon de gérer les gens et les situations dans mon défi, il y avait celle ci: comment que je fais moi, quand je me retrouve face aux gens qui me mettent hors de moi ? Ceux là qui sont négatifs, ceux là qui sont méchants, ceux là qui râlent, ceux là qui me font du mal ou ceux là qui médisent. Oui c'est vrai, comment que je fais moi, pour ne pas m'emporter, garder ma ligne de conduite et les laisser parler ? A question existentielle, réponse existentielle. Christine, l'auteur du livre, que nous appellerons Christine, puisqu'elle s'appelle Christine (facile, hein ?), partage une bien jolie fable Amérindienne, celle des deux loups. J'avais envie à mon tour de la partager avec toi.

Un soir d’hiver, un vieil homme de la nation Cherokee se réchauffe doucement au coin du feu alors qu’entre brusquement Tempête-de-vent, son petit-fils. Il est de nouveau très en colère. Son jeune frère s’est montré encore injuste envers lui.

- Il m'arrive aussi, parfois, dit le vieillard, de ressentir de la haine contre ceux qui se conduisent mal et surtout qui n’expriment aucun regret. Mais la haine m'épuise, et à bien y penser ne blesse pas celui qui s’est mal conduit envers moi. C'est comme avaler du poison et désirer que ton ennemi en meure. J'ai souvent combattu ce sentiment, car j’ai appris que la bataille entre deux frères, comme à l’intérieur d’une même nation, est toujours une bataille entre deux loups à l’intérieur de soi.
Le premier est bon et ne fait aucun tort. Il vit en harmonie avec tout ce qui l'entoure  et ne s'offense pas lorsqu'il n'y a pas lieu de s'offenser. Il combat uniquement lorsque c'est juste de le faire, et il le fait de manière juste.
Mais l'autre loup, hum…. celui-là est plein de colère. La plus petite chose le précipite dans des accès de rage. Il se bat contre n'importe qui, tout le temps et sans raison. Il est incapable de penser parce que sa colère et sa haine prennent toute la place. Il est désespérément en colère, et pourtant sa colère ne change rien.
Et je peux t’avouer, Tempête-de-vent, qu’il m’est encore parfois difficile de vivre avec ces deux loups à l'intérieur de moi, parce que tous deux veulent avoir le dessus.

Le petit-fils regarde attentivement et longuement son grand-père dans les yeux et demande :
- Et lequel des deux loups va gagner, grand-père ?

Le grand-père cherokee sourit et répond simplement :
- Celui que je nourris.

Non seulement j'ai trouvé cette histoire incroyablement belle, mais surtout pleine de bon sens. Je me suis alors demandé quel loup j'avais l'habitude de nourrir ? Et surtout, à l'avenir, quel loup je voulais nourrir ? Finalement, dans les situations fâcheuses, il ne tient qu'à moi de vivre cela de façon positive ou négative. Mon interprétation m'est propre et de là, je peux tourner les talons et rester calme, comme je peux entrer dans le débat. Je peux commencer à râler et essayer de faire bouger les choses, comme beaucoup me l'ont fait remarqué. Ou je pourrais aussi râler, en prenant le risque de ne pas me faire entendre, et d'être d'autant plus frustrée. C'est 50 /50. On ne sait jamais comment les choses vont se dérouler ou si le message passera. Mais je pense qu'on a quand même toujours une petite idée de l'issue d'un débat. On sait souvent si l'autre est capable de nous entendre (et pourtant on a quand même envie de s'engager). Combien de fois cela ne m'est pas arrivé dans la vraie vie ?

Ici sur le net, souvent, c'est facile, je ne réponds pas, je joue la carte du silence. Est ce que cela veut dire que je suis une lâche ? Je ne crois pas. Parfois, il faut passer son chemin... Il faut savoir faire table rase de sa colère, même si ce n'est pas facile. Mais comme le dit la fable, ce sentiment si négatif, c'est nous qui le ressentons. La personne en face, souvent, n'en a pas idée. Peut être même qu'elle s'en réjouit. Qui sait ?

Du coup, ces derniers temps, quand je me retrouve dans des situations désagréables, je sens les deux loups qui se battent. Il y a celui là, qui a toute sa rancoeur, prêt à bondir, à râler, à faire monter la chaleur et me déstabiliser. A me faire souffrir aussi, me faisant ruminer encore et encore. Et puis il y a l'autre. Souvent, celui là il ne fait rien, il ne dit rien, il est là, sage à attendre. Un peu comme Jules qui attend sagement que quelque chose tombe par terre quand on fait la cuisine. Pour en revenir à l'image du dressage, je pense que oui, je me dresse. Mais surtout, j'ai envie de dresser le bon loup en moi, de le nourrir. Je sais bien que l'un ne vit pas sans l'autre, que parfois l'un protège l'autre, mais il ne tient qu'à moi de choisir lequel veillera sur ma sérénité.


♥ ♥ ♥

Crédit photo: via Google Images

13 commentaires:

  1. Cette histoire est très belle, merci de la partager avec nous, elle me parle beaucoup =)

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  2. Très jolie conclusion! Et en effet, on vit bien plus heureux et apaisé en nourrissant le loup calme plutôt que le loup de la rancoeur et la haine, ce sont des sentiments qui rendent malheureux...
    Mais ce n'est pas toujours si facile de ne pas ressentir ces émotions, tout dépend de la situation et de son implication...

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    1. Je pense en effet que parfois on ne peut pas se controler, on a besoin aussi de faire parler le mauvais loup, mais le but étant d'essayer aussi de ne pas faire sortir que lui

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  3. hyper bonne histoire! merci pour le partage!

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  4. Han ton histoire m'a balancé direct vers mardi où je crois bien que le mauvais loup s'est lâché... Un moment de trop où tu ne maîtrises plus rien et où tu te sens complètement déstabilisée et épuisée ensuite....

    Je suis quelqu'un qui se maîtrise vraiment beaucoup, je crois que j'arrive normalement à maîtriser le mauvais, à savoir me taire quand il le faut mais parfois, j'en suis la preuve la guerre fait rage !!! ^^

    Mais merci ma loute, tu me fais encore ici réfléchir et je réfléchirais à mes loups la prochaine fois !!!

    Plein de bisous bichette.

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    1. Si ça peut te rassuer, moi jeudi c'est le vilain loup qui a dirigé la journée: impulsivité au gout du jour.
      Parfois on ne sait pas faire autrement. Mais le but aussi c'est de s'en rendre compte. Ce loup est parfois irrationnel et faux ;)

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  5. Si tu savais comme ce billet est tombé à pic pour moi ! Ces jours-ci je ne suis que contrariété, j'accumule des frustrations et je n'aime pas être cette personne qui s'énerve pour un rien. J'étais encore sur les nerfs ce matin et pui zou, ce billet a fait son petit bonhomme de chemin et je me sens plus sereine, grâce à toi et Christine alors merci !! Et continue de nous raconter ton expérience de No/râlerie, stp, ça peut aider plein de mond e! bises

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    1. Et bien avec grand plaisir, j'essaierai de vous raconter encore mes histoires no ralerie , mais pour le moment, depuis mes 10 jours consécutifs, je ne tiens pas plus que 2-3 jours

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  6. Han, honte à moi, je suis super en retard dans la lecture de tes billets ^^
    En tout cas l'histoire est très jolie, mais il n'en reste pas moins très dur de nourrir le "gentil" loup ! Je parle en connaissance de cause, souvent je me dis "non calme toi Lauriane, n'y penses pas tu te fais du mal", mais c'est plus fort que moi... j'ai encore beaucoup de travail à faire on dirait :(

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    1. Merci en tous cas de rattraper tout ton retard, ça fait hyper plaisir ^^
      Je vois tous tes petits commentaires ^^

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    2. J'ai toujours un grand sourire quand je découvre un commentaire sur mon blog et je trouve que c'est normal de te faire plaisir après avoir moi même pris plaisir à te lire.

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